Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés de crimes de guerre et crime contre l’humanité à La Haye. Simone Gbagbo croit savoir les raisons de cette décision des juges de la Chambre préliminaire I de la CPI.
Simone Gbagbo, les secrets du huis clos au procès Gbagbo
Simone Gbagbo s’est lancée dans un périple à travers la Côte d’Ivoire pour prêcher le pardon et la réconciliation nationale. Accusée de tous les « péchés d’Israël » lors de la crise postélectorale, l’ancienne première dame a été reconnue non coupable par la Cour d’Assises d’Abidjan pour des crimes liés à cette période sombre de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Le Président Alassane Ouattara a d’ailleurs pris une ordonnance d’amnistie pour l’absoudre de sa condamnation à « 20 ans de réclusion pour atteinte à la sûreté de l’État ».
De même, à la CPI (Cour pénale internationale), Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés, car selon les juges de première instance, « le Procureur n’a pas démontré que les discours prononcés en public par Laurent Gbagbo ou Charles Blé Goudé étaient constitutifs du fait d’ordonner, de solliciter ou d’encourager la commission des crimes allégués, ni que l’un ou l’autre des accusés a contribué en connaissance de cause ou intentionnellement à la commission de tels crimes. »
En tournée à Bédiala, dans le département de Daloa, ce 2 septembre 2019, Simone Gbagbo a tenu à expliquer à la population de cette localité du centre-ouest pourquoi les magistrats Cuno Tarfusser et Geoffrey Henderson ont jugé bon de faire pencher la balance du côté des accusés ivoiriens.
Levant un coin de voile sur ce qui se passait à huis clos partiel lors de ce procès, l’ancienne Députée d’Abobo a déclaré : « Ces personnes venues témoigner bégayaient, tremblaient; et ils demandaient qu’on passe à huis clos partiel. Ces témoins disaient que c’est notre président, c’est nous qui l’avons élu. C’est parce qu’on nous effraie qu’on est venu dire ce qu’on a dit. Sinon nous-mêmes, on sait qu’il n’a rien fait. » Avant d’ajouter : « Les blancs eux-mêmes ont fini par conclure que vraiment, il n’a rien fait. »
Poursuivant dans sa série de révélations, la native de Moossou affirme : « Le mensonge a été rattrapé et dépassé par la vérité. Donc Gbagbo est en train de se préparer, il va arriver. On a eu une grande victoire. »
Ce récit de la 2e Vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) s’inscrit dans une logique « d’accepter de laisser tomber leur colère », de « pardonner » et d’aller à la « réconciliation nationale ».