L’heure est certes au pardon et à la réconciliation nationale. Cela n’empêche pour autant pas Assoa Adou à ressasser quelque peu le passé. En meeting à Duekoué, le 31 août dernier, le Secrétaire général du FPI a fait des révélations sur les mois de détention de Laurent Gbagbo à Korhogo, dans le Nord ivoirien.
Assoa Adou, « Laurent Gbagbo a souffert, mais… »
La tendance du Front populaire ivoirien (FPI) dirigée par Laurent Gbagbo a clairement indiqué sa volonté à revenir dans le jeu politique en Côte d’Ivoire. Après environ une décennie de boycott, le premier parti de gauche ivoirien a en effet manifesté sa volonté de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2020. Mais avant, il y a certaines questions qu’il faudra préalablement régler pour créer un environnement sain autour de ce scrutin.
La réforme de la CEI, la pacification du pays, la réconciliation nationale…, voici autant d’impératifs qui nécessitent un minimum de consensus national pour aller à des élections apaisées. C’est pour cette raison que Simone Ehivet Gbagbo (2e vice-présidente du FPI), Assoa Adou (SG du FPI) et bien d’autres militants de l’opposition ont investi le terrain pour expliquer leur idéal à la population ivoirienne.
À Duekoué, ce week-end, Dr Assoa Adou a prôné le pardon et la réconciliation aux populations de cette ville martyre. Ce pardon est d’autant plus nécessaire que Laurent Gbagbo, son mentor qui a connu des vertes et des pas mûrs de son arrestation, le 11 avril 2011, à sa détention dans la capitale du Poro, demande à ses militants de pardonner.
Assoa Adou à propos de Gbagbo « C’était triste dans la prison ! »
« Je veux revenir sur la détention du Président Laurent Gbagbo à Korhogo. Vous savez, lorsque le Président a été arrêté injustement le 11 avril 2011 par les rebelles, il a été envoyé à Korhogo. À Korhogo, il a été d’abord mis dans une prison avant la résidence. C’était triste ! Dans la prison, avec son médecin personnel, il ne pouvait que faire deux choses : se coucher et s’asseoir. Étant très grand, il ne pouvait se lever, car la cellule était moins haute que sa taille. Soit il s’asseyait, se couchait ou s’accroupissait. »
« Évidemment qu’il en est sorti avec des séquelles. Lui et son médecin personnel n’avaient droit qu’à une seule Cuisse de poulet par jour, qu’ils se partageaient. Laurent Gbagbo a souffert, et c’est ce même Laurent Gbagbo qui vous demande aujourd’hui de pardonner et d’aller à la réconciliation nationale. »