Décédé le 12 août 2019 des suites d’un grave accident de moto, Dj Arafat a été inhumé samedi 31 août dernier au cimetière de Williamsville.
Dj Arafat n’a pas besoin d’un musée mais…
Artiste talentueux, Dj Arafat est mort dans la fleur de l’âge, à 33 ans. A l’annonce de son décès, Maurice Bandama, le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, a annoncé la création d’un Musée portant le nom de l’artiste. Annonce qui n’a pas manqué de susciter la réaction de nombre d’Ivoiriens se demandant pourquoi DJ Arafat et pas les autres, Amedée Pierre, Douk Saga?
Face à toutes ces interrogations, Maurice Bandama s’était fendu dans une longue explication, arguant qu’il ne s’agissait pas d’un musée à construire par l’Etat mais à partir des dons faits au cours des obsèques, des recettes du concert d’hommage payant que le producteur de l’artiste compte organiser, des droits d’auteur de l’artiste, etc.
« L’interêt du musée est de produire des revenus réguliers et pérennes pour assurer la sécurité matérielle de l’épouse et des enfants de l’artiste qui sont tous en bas âge; la résidence de l’artiste pourrait abriter ce musée avec ses objets personnels, instruments de musique, trophées, vêtements et accessoires, motos, véhicules. Les éléments constituent déjà des pièces qui peuvent nourrir un musée rentable », s’est-il justifié.
L’idée de la construction d’un musée, n’est pas mauvaise en soi. Mais la question que l’on se pose est celle de savoir si celle-ci converge avec la vision de Dj Arafat avant son décès. En effet, moins d’un mois avant son accident mortelle, soit en début juillet 2019, le Daishinkan a lancé une caravane appelée «Moto moto tour ».
L’objectif de cette tournée musicale qui a démarré le samedi 27 juillet 2019 au stade d’Angré, était une occasion pour l’artiste de se rapprocher un peu plus de ses fans et de leur dire ‘’merci pour toutes ces années de fidélité’’. Mieux, avait expliqué Dj Arafat lui-même, une partie des recettes du Moto moto tour, devrait servir à aider les populations démunies.
« Cette belle fête qui va être organisée de façon successive dans plusieurs villes du pays va être pour nous une occasion d’apporter notre soutien aux veuves et orphelins. Un pourcentage de la vente des tickets, va être reversé à ces personnes en difficulté qui nous aiment mais qui souffrent car la vie ne leur a pas fait de cadeau », avait confié déclaré Dj Arafat lors d’une conférence de presse tenue dans son bar à Marcory.
Alors, s’il est vrai qu’il faille pérenniser les oeuvres et le nom de l’artiste, comme le souhaite le Ministre Maurice Bandama, pourquoi ne pas prendre en considération la volonté exprimée lors de cette conférence de presse, la toute dernière avant le décès de Dj Arafat, en optant par exemple pour la construction d’un orphelinat ou de tout autre centre de re-casement et/ou de re-socialisation pour enfants abandonnés? Surtout que la plupart des fans de DJ Arafat ont moins de 30 ans, ce centre qui portera le nom de l’artiste, serait, à notre avis, le plus bel hommage au Daishinkan.