Les langues continuent de se délier à propos du gendarme lâchement abattu par un gnambro, le dimanche dernier. Le Directeur général adjoint de la police avait pourtant avoué l’impuissance de sa corporation face à ce corps de métier.
Les Gnambro, une république dans la République ?
L’anarchie qui règne dans le secteur du transport en général et les gares routières en particulier constitue un véritable casse-tête chinois pour les autorités ivoiriennes, au point où de nombreux délinquants et autres bandits de grand chemin semblent s’y réfugier en toute impunité. En effet, ce dimanche 25 août 2019, un gendarme a été froidement abattu avec son propre arme par un Gnambro à Yopougon Lavage. L’auteur de ce crime crapuleux a été identifié et appréhendé. Cela ne saurait pour autant réduire la nuisance de ces travailleurs informels qui nuisent au secteur du Transport.
Et pourtant, de façon prémonitoire, le Directeur général adjoint de la police nationale chargé de la sécurité publique avait tiré la sonnette d’alarme sur l’impact de ce phénomène sur la sécurité des personnes et des biens. En conférence de presse, le 20 août dernier, pour faire le bilan de l’opération Épervier 4, le commissaire divisionnaire major Yao Kouamé Joseph avait indiqué : « Ceux qui suivent nos actions savent que plus d’une fois, sinon pratiquement au quotidien, la police a toujours démantelé les gares anarchiques, puisque c’est là que ces gens opèrent. Nous avons démantelé ces gares. Nous les traquons au quotidien. »
Cependant, ce haut gradé de la Police nationale avoue son impuissance quant à éradiquer ce fléau. Pour lui, la responsabilité relève du Ministère des Transports. « Ce qu’il faut retenir ici, c’est que ces gens-là appartiennent à un corps de métier. Ce corps de métier relève d’un ministère. La police fait ce qu’elle a à faire. Il appartient à ce ministère aussi de prendre ses responsabilités pour les organiser comme il le faut », s’est-il voulu formel.
Mais au constat, les Gnambro continuent de régner en maîtres absolus dans les gares, rackettant les chauffeurs et autres transporteurs, sans que les autorités ne prennent des mesures vigoureuses pour y mettre fin. C’est à croire qu’ils seraient une république dans la République.
Il faut toutefois noter que Cissé Bacongo, Maire de Koumassi, a réussi à éradiquer ce fléau dans sa commune. Un exemple à suivre donc dans les autres localités après le drame du dimanche.