Professeur Georges – Armand Ouegnin a, une fois de plus, critiqué vertement le régime d’Alassane Ouattara lors du meeting de l’opposition, animé, ce dimanche 25 août, à Adzopé. Au cours de son passage au pupitre, le président de la Plateforme « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS) a dépeint le pouvoir d’Abidjan comme un « régime liberticide », dont le départ sera sonné en 2020 par Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien en liberté sous conditions à Bruxelles.
Armand Ouegnin annonce le retour au pouvoir de Gbagbo en 2020
Chers frères et soeurs, militantes et militants du FPI,
Démocrates ivoiriens,
Mesdames et Messieurs
Qu’il me soit tout d’abord permis de vous adresser nos très chaleureuses salutations au nom de tous les signataires de notre plateforme commune, Ensemble pour la Democratie et la Souveraineté (EDS).
Qu’il me soit aussi permis, d’adresser mes très sincères remerciements au Secrétaire général, le docteur ASSOA ADOU, dont le parti, le FPI, créé et présidé par le président Laurent GBAGBO, est membre fondateur de EDS dont il constitue « la colonne vertébrale » .
Qu’il me soit permis ensuite de saluer les fédérations FPI du département d’Adzopé pour l’accueil chaleureux à nous réservé en ce jour à travers une très forte mobilisation qui démontre que le FPI est un poids lourd de la vie politique ivoirienne, à l’instar de son président fondateur et grand homme d’État, le président Laurent GBAGBO, le père du multipartisme et de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Qu’il me soit permis enfin de saluer le PDCI-RDA, le PDCI-RDA fidèle aux valeurs incarnées toute sa vie durant par Félix HOUPHOUËT-BOIGNY et présidé par le président Henri Konan BEDIE, qui nous a rejoint sur le chemin de la lutte pour la démocratie vraie et l’alternance pacifique.
Chers frères et soeurs,
Depuis le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire, la Terre de nos ancêtres vit au rythme d’une succession d’évènements sociopolitiques dont il est difficile aujourd’hui de prédire la fin.
En effet, les tenants actuels du pouvoir ont instauré un régime autoritaire à nul autre pareil en Côte d’Ivoire. Les violences, la haine, les traques, les arrestations et les emprisonnements arbitraires de milliers de citoyens et de centaines de personnalités proches du président Laurent GBAGBO, l’interdiction quasi systématique de toute activité de masse des opposants, l’érection du non-droit en normes ont fini par exaspérer la population ivoirienne qui a décidé de prendre son destin en main.
C’est dans ce contexte aussi sombre qu’incertain qu’à l’initiative du FPI, des partis et personnalités politiques, des organisations et personnalités de la société civile et des mouvements patriotiques, conscients des dangers qui menacent le présent et l’avenir des futures générations de notre pays, ont décidé de redonner confiance et espoir au peuple en créant une plateforme politique dénommée Ensemble pour la Democratie et la Souveraineté (EDS).
À ce niveau de mon propos, je voudrais vous demander respectueusement de vous lever pour observer une minute d’applaudissements en la mémoire du président Aboudramane SANGARE, le véritable architecte de EDS.
Merci
EDS ainsi créé a pour objectifs la réconciliation nationale qui passe par la libération totale et le retour en Côte d’Ivoire du président Laurent GBAGBO et du ministre Charles BLÉ GOUDE, la libération de tous les prisonniers civils et militaires dont le général DOGBO BLE BRUNOT, à qui nous présentons nos sincères condoléances relativement au décès de sa génitrice il ya peu, le retour sur la Terre de leurs ancêtres de tous les exilés sans conditions, le rétablissement et le respect des libertés individuelles et collectives, le rétablissement de l’État de droit et de la stabilité politique, la restauration de la démocratie et une administration équitable et bien évidemment la reconquête du pouvoir d’État en 2020, qui passe nécessairement par des élections libres, justes, régulières et transparentes, garanties par un organe électoral crédible.
Vous assistez depuis peu à une vive polémique sur la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI).
De quoi s’agit-il concrètement ?
Le 6 août 2018, à la faveur de son discours à la nation, le chef de l’État avait déclaré qu’il reformerait la CEI conformément à l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Mais dans les faits, les choses vont se passer autrement. Nous avons été associés par le gouvernement aux deux premières réunions où nous avons clairement émis le souhait de voir le principe de la concertation à travers des discussions inclusives, être retenu en lieu et place d’une consultation comme le voulait le gouvernement.
Deuxièmement, nous avons fait la requête de l’obtention des termes de référence (TDR) auprès du gouvernement avant le déroulement de la prochaine réunion. Malheureusement, avant cette réunion (la troisième du genre), nous n’avons reçu aucun terme de référence de la part du gouvernement .
En conséquence, de commun accord avec tous les partis membres de EDS, le PDCI-RDA, le groupe des 23 partis politiques de l’opposition et LIDER, nous avons décidé de ne participer à aucune réunion tant que les termes de référence de la réunion ne nous sont pas remis. Nous avons donc refusé d’aller à une réunion à l’aveugle, sans en connaitre les tenants et les aboutissants .
Et notre position trouve son fondement du reste dans l’article 3 du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, dont il est fait mention dans l’arrêt de la CADHP, et qui stipule: « Les organes chargés des élections doivent être indépendants et/ou neutres et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. En cas de nécessité, une concertation nationale appropriée doit déterminer la nature et la forme desdits organes. »
En la matière, la confiance étant totalement rompue avec les tenants actuels du pouvoir, nous avons appelé de tous nos voeux à la mise en place d’un cadre consensuel et inclusif d’échanges sur la question de la reforme de la CEI.
Nous avons par la suite organisé une conférence de presse commune avec nos alliés de circonstance du PDCI-RDA, du groupe des 23 partis politiques de l’opposition et LIDER, pour dénoncer les dérives du gouvernement sur la question et sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale. Nous avons même en cela été rejoints par les organisations de la société civile qui elles aussi s’insurgeaient contre le non-respect de l’arrêt de la CADHP par l’État de Cote d’Ivoire.
Toutefois, en dépit de cette vague de protestations sans précédent dans notre jeune histoire politique, le gouvernement va s’obstiner et nous ignorer pour s’appuyer sur une frange minime de l’opposition pour poursuivre ses consultations. Malheureusement, au moment de rendre les fruits de ce labeur impopulaire et illégal, les langues vont se délier et on va assister à un rejet du document final par ces partis qui avaient pourtant continué l’aventure.
Alors que retenir de ces faits?
Il faut comprendre que nous ne pouvons pas avoir confiance en ce gouvernement qui est capable de tout et que notre position de ne plus participer à ses consultations était très sage dans la mesure où ceux qui se sont laissé entrainer dans ce jeu ont fait volte-face à la fin pour affirmer qu’ils ne se reconnaissaient pas dans le document final.
Aujourd’hui comme à l’accoutumée, nous assistons à un passage en force, puisque le projet de loi a été adopté par l’Assemblée nationale comme lettre à la poste, puis la loi a été promulguée par le chef de l’État.
Malgré tout, fidèle à la philosophie politique du « Asseyons- nous et discutons » de notre référent, le président Laurent GBAGBO, EDS lance un appel solennel aux tenants actuels du pouvoir pour la réouverture du dialogue politique en vue de la mise en place d’un organe électoral véritablement consensuel.
Nous sommes déterminés et avons foi en notre action parce que seules des discussions inclusives sur la CEI peuvent réellement amorcer la réconciliation nationale vraie tant souhaitée par tous.
Nous étions à ce niveau lorsque nous avons pris connaissance du communiqué du président de la commission de l’Union africaine qui félicite le gouvernement ivoirien pour avoir pris en compte l’arrêt de la CADHP.
Nous nous insurgeons contre cette réaction inopportune et dénuée tout fondement, et nous voulons en appeler à la vigilance des États membres de l’Union africaine pour demander à la commission de jouer sa partition sans tenter par quelque subterfuge que ce soit d’influencer la CADHP qui, je le rappelle, est du reste totalement autonome et Independante.
Nous nous réservons le droit d’interpeller les instances de l’Union africaine et les organisations internationales pour dénoncer cette prise de position qui peut porter préjudice à la cohésion sociale et à l’unité nationale.
Enfin on continue d’entendre un peu partout que tout est bouclé et géré pour 2020, nous leur concédons cela, mais nous disons que c’est le président Laurent GBAGBO qui détient la clé et il en fera bon usage en réconciliant véritablement les Ivoiriens dès son retour qui est plus qu’imminent .
Pour terminer, permettez que je vous dise qu’à l’instar des tenants actuels du pouvoir, les élections de 2020 se dérouleront très bien, car je suis profondément convaincu que la CEI sera reformée conformément à l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Et les Ivoiriens rassemblés et réconciliés voteront massivement et c’est dans la joie, dans l’allégresse et la paix, nous fêterons avec le président Laurent GBAGBO, le départ de ce régime liberticide.
Que Dieu qui est amour, justice et vérité nous garde et bénisse la Côte d’Ivoire, notre patrimoine commun.
Je vous remercie.