L’escalade verbale se poursuit entre Guillaume Soro et le camp présidentiel. Lors du dernier meeting clôturant sa tournée dans le district du Woroba, Amadou Soumahoro a, une fois de plus interpellé l’ancien président de l’Assemblée nationale dans sa fronde contre le président Ouattara.
Amadou Soumahoro, son conseil à Guillaume Soro
Samedi 17 août 2019, au cours de sa Crush Party organisée à Paris, Guillaume Soro déclarait, devant une assistance entièrement acquise à sa cause : « A 47 ans, un enfant qui reste encore chez son père est un vaurien. » Le Président du Comité politique (CP) entendait traduire, à travers cette maxime, qu’il est déterminé à prendre son destin en main et à matérialiser ses ambitions présidentielles, même si cela devait l’amener à affronter Alassane Ouattara à la présidentielle de 2020. Tonnerre d’applaudissements et hourra de soutien à l’ancien chef des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) s’élevaient dans la salle Seven Spirits du 13ème arrondissement parisien.
La réplique à cette énième provocation ne s’est pas fait attendre. Car Amadou Soumahoro, double vainqueur face à Soro à la Présidence de l’Assemblée nationale ivoirienne et à l’Assemblée parlementaire francophone (APF), a profité de son meeting de Séguéla, ce dimanche 25 août 2019, pour lancer des pics à l’ancien Chef du Parlement ivoirien.
« Un enfant ne doit pas combattre son père, mais combattre à ses côtés », a déclaré le successeur de Soro à la Présidence de l’Assemblée nationale, avant d’ajouter : « L’heure n’est plus aux querelles de positionnement devant la misère de nos parents. L’heure est au rassemblement, à l’union, à la cohésion autour du chef de l’État. » Revenant sur le départ de Soro du perchoir, Amadou Soumahoro explique : « Les pouvoirs législatifs et exécutifs doivent conjuguer leurs efforts pour continuer la recherche des moyens de développement. »
À l’endroit de ceux qui veulent se « hasarder » à suivre le Député de Ferkessédougou dans sa fronde contre le pouvoir, le PAN a lancé : « Ne laissons pas le père pour suivre le fils. N’écoutez pas ceux qui viennent raconter des mensonges. »
À 14 mois de l’élection présidentielle de 2020, le fossé se fait de plus en plus grandissant entre le camp Ouattara et le camp Soro.