Le ton se durcit au sein de la classe politique ivoirienne. La nouvelle loi portant recomposition de la CEI, a contribué à faire davantage monter la tension déjà existante entre camp présidentiel et opposition à 13 mois de l’élection présidentielle de 2020.
Nouvelle CEI : Dah Sansan tacle sévèrement Bédié et l’opposition
Venant de Dah Sansan, député de Bouna et cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, point besoin d’être surpris. L’homme qui se présente comme un farouche défenseur des idéaux du chef de l’Etat Alassane Ouattara, n’a pas chaussé de gants quand il s’est agi de se prononcer sur la question de la nouvelle loi portant recomposition de la commission électorale indépendante (CEI), véritable pomme de discorde entre pouvoir et opposition ivoirienne à moins de 14 mois de l’élection présidentielle de 2020.
« Il faut qu’ils arrêtent de se moquer des Ivoiriens », a argué le député de Bouna. Ajoutant que les ivoiriens aujourd’hui n’ont nullement besoin d’une opposition de « pleurnichards ». Les attentes des populations, a fait savoir le premier responsable de la jeunesse du RHDP, c’est une opposition « responsable », capable de leur présenter une meilleure offre politique.
Début août dernier, dans une interview accordée au confrère Le monde, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié dénonçait ouvertement une CEI non consensuelle. Le Sphynx de Daoukro jugeait « inacceptable », la configuration de la nouvelle CEI au motif qu’elle serait incapable de garantir aux ivoiriens des élections libres, crédibles et transparentes. Annonçant au passage la saisine de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Face à ce bras de fer entre pouvoir et opposition autour de la nouvelle CEI, il serait peu probable que l’opposition significative ivoirienne siège au sein de cette institution qui a la charge de l’organisation de la future élection présidentielle en Côte d’Ivoire. D’ailleurs Pascal Affi N’guessan du FPI et Kabran Appiah de la LMP, avait ouvertement rejeté, l’offre du Premier ministre Amadou Gon en début de la semaine passée.
L’option du boycott, si elle était le choix de l’opposition, serait une grossière erreur selon le député Dah Sansan. « Cette option ne serait pas du tout démocratique de leur part ; et cela les éloignera davantage du jeu démocratique ». Si tel était le cas, prévient le député de Bouna, « la Côte d’Ivoire poursuivra sa marche. »