Le village d’ Abatta a été endeuillé courant juin 2019. Plusieurs personnes ont trouvé la mort après avoir consommé du « koutoukou », boisson artisanale. Les résultats des enquêtes diligentées par les autorités compétentes ont abouti à la thèse de l’empoisonnement. Deux mois plus tard, les corps des victimes sont remis à leurs parents.
Le préfet d’ Abidjan de retour à Abatta
En juin 2019, la tristesse, la consternation et la désolation avaient saisi la population d’ Abatta, village situé à Bingerville, une ville du district d’Abidjan. Six personnes ayant consommé du « koutoukou » ont perdu la vie au grand dam des habitants. Aussitôt informées, les autorités ivoiriennes ont dépêché une délégation du ministère de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté sur les lieux. Des prélèvements ont été effectués par des agents du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.
Sans perdre de temps, Vincent Toh Bi Irié, préfet d’Abidjan, a pris des mesures, notamment la fermeture de tous les débits de boissons d’ Abatta, par mesure conservatoire.
Un mois plus tard, les résultats des analyses effectuées par le CIAPOL (Centre ivoirien antipollution) ont montré que « les échantillons de boissons récupérées sur la scène des décès et sur les boissons saisies ont révélé un pourcentage anormalement élevé de méthanol (8,8 %), propanol-2 (4,0 %).
« Ces produits peuvent causer une mort immédiate de ceux qui s’y exposent. Par ailleurs, des alcools, dont du pastis et des alcools avec des racines, ont présenté des pourcentages à doses mortelles de 77,1 % et 61 %, pourcentages largement déconseillés par le ministère du Commerce« , ont ajouté les spécialistes.
Le préfet d’ Abidjan est retourné à Abatta en début de semaine pour échanger avec les villageois. « Après les mesures conservatoires et l’enquête administrative sur l’intoxication, qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans l’affaire du koutoukou pendant le mois de juin 2019, le procureur a ordonné que les corps des victimes soient remis à leurs parents », a indiqué Vincent Toh Bi Irié sur sa page Facebook.
L’administrateur civil a aussi ajouté que « dans un élan de solidarité, le gouvernement a réaffirmé sa solidarité au village d’Abatta et présenté ses condoléances aux familles ».
« Nous en avons profité pour expliquer aux villages les conclusions de l’analyse toxicologique et pour rappeler les mesures de prudence quant à la consommation de l’alcool non réglementé », a-t-il conclu.