L’Union africaine a produit un communiqué, ce lundi 19 août, soutenant le gouvernement ivoirien dans l’adoption de la loi portant réforme de la CEI. La Société civile ivoirienne s’insurge contre cette loi qu’elle juge non consensuelle.
Réforme de la CEI, les leaders de la société civile « De qui se fout l’UA ? »
Adopté en conseil des ministres, début juillet, le projet de loi portant réforme de la CEI a finalement été voté à l’Assemblée nationale. Alors que le gouvernement d’Alassane Ouattara se félicite de cette avancée notable pour l’organisation de la prochaine présidentielle de 2020, l’opposition et la société civile continuent de dénoncer une mascarade. Pour celles-ci, la loi prise n’est nullement conforme aux recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
C’est dans cet imbroglio politique que l’Union africaine vient de faire pencher la balance du côté du pouvoir ivoirien. L’organisation dirigée par le Tchadien Moussa Faki Mahamat a ainsi déclaré : « Le président de la Commission de l’Union africaine se félicite de ce que l’arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ait été pris en compte tel qu’en atteste le préambule des motifs du projet de loi introduit au Parlement. L’Union salue l’ensemble des acteurs politiques en Côte d’Ivoire, y compris les organisations de la société civile, pour leur attachement aux valeurs démocratiques prônées par l’UA et les encourage dans leur volonté à aller à des élections paisibles dans l’intérêt du peuple ivoirien. »
Il n’en fallait pas plus pour irriter la société civile ivoirienne, qui a aussitôt réagi par la voix d’ Armand Krikpé, président de Le Cri citoyen : « L’Union africaine déclare que la recomposition de la CEI est consensuelle. De qui se fout l’Union africaine ? Là où la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples parle de réforme de la CEI, l’Union africaine soutient que les manoeuvres dilatoires du régime Ouattara sont conformes à l’arrêt de la Cour. Alors que la recomposition de la CEI telle que proposée par le gouvernement a été boycottée par la vraie société civile et l’opposition significative. Ils veulent mettre encore ce pays en cendres ! Mais les Ivoiriens ne se laisseront pas faire cette fois-ci, car nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Que Dieu bénisse notre pays. »
Eu égard à ces réactions antinomiques, le débat sur la Commission électorale indépendante (CEI) est loin d’avoir été totalement épuisé. Il serait donc opportun pour les acteurs politiques ivoiriens de s’accorder sur cet organe électoral pour éviter de tomber dans les travers du passé. Les affres de la crise postélectorale de 2010-2011 étant encore vivaces dans les esprits.