Invité de Le Nouveau Réveil pour participer à son émission « Le Fauteuil Blanc », Anaky Kobéna a balayé l’actualité politique de la Côte d’Ivoire des deux dernières décennies. Le fondateur du MFA n’a pas été du tout tendre avec ses anciens alliés du RHDP.
Anaky Kobéna « Le bilan du RHDP est catastrophique »
Innocent Anaky Kobéna est aujourd’hui un farouche opposant au régime d’Alassane Ouattara, et il l’assume pleinement. Et pourtant, lors de la crise postélectorale, le fondateur du Mouvement des forces d’avenir (MFA) était au Golf Hôtel avec les présidents Ouattara, Bédié, Mabri et bien d’autres leaders politiques, en qualité de membre de la coalition politique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais dès l’accession du Président Ouattara à la Magistrature suprême, le natif de Kouassi-Datékro a été écarté de la nouvelle majorité présidentielle.
La tribune à lui offerte ce mardi par Le Nouveau Réveil a été l’opportunité pour le président Anaky de donner son opinion sur cette éviction qui avait suscité de nombreuses interrogations. Plutôt que de s’en mordre les doigts, celui qui se réclame président officiel du MFA répond avec ironie : « Dès le départ, j’étais dans un engrenage où les pensées n’étaient pas les miennes. Je crois même, avec du recul, que je suis parti trop tard du RHDP. » Puis, il ajoute : « Je suis même heureux d’avoir été écarté dès le départ. »
Évoquant la gouvernance des nouvelles autorités ivoiriennes, Anaky s’est voulu formel : « Le bilan du RHDP est catastrophique. Tout dépendait de la seule volonté d’Alassane Ouattara et d’Henri Konan Bédié. On est en démocratie ou on n’est pas en démocratie ? »
Poursuivant sur sa lancée, Anaky Kobéna n’a pas été du tout tendre avec Alassane Ouattara. « Le Président Ouattara, on lui reprochait ça. Il est quelqu’un qui n’a jamais participé aux activités syndicales. Le RDR est un parti où il n’y a pas de débat. Le président Ouattara n’a pas mis plus de cinq fois les pieds au siège du RDR. Même le SG du RDR ne peut pas aller librement lui parler. Il est soumis à un certain nombre de protocole très serré. Chez Alassane Ouattara, il n’y a pas de démocratie. Il décide par lui et pour lui », a-t-il déclaré.
À propos des élections présidentielles de 2020, l’ancien ministre des Transports fait cette recommandation au PDCI : « Si nous pouvons espérer un changement en 2020, le PDCI a un rôle capital à jouer. Mais il faudrait que ce rôle ne soit pas entravé par de mauvaises pratiques».