Même à distance, Charles Blé Goudé a réussi le pari de la mobilisation à l’occasion du premier congrès du COJEP qui s’est tenu, ces 17 et 18 août 2019. L’ancien leader des jeunes patriotes a donc tenu à partager son rêve et ses ambitions avec les militants de son parti.
Charles Blé Goudé reprend le pouvoir
La Place CP1, baptisée pour la circonstance « Place Charles Blé Goudé », a refusé du monde, ce samedi 17 août 2019. C’était le premier Congrès ordinaire du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), et les Cojépiens ne voulaient, en aucun cas, se laisser raconter cet évènement tant attendu. Près de 2 000 militants avaient donc pris d’assaut cette mythique place pour écouter leur leader qui intervenait depuis La Haye, où il est en liberté sous conditions.
Qu’à cela ne tienne. Charles Blé Goudé voulait ce premier corps-à-corps avec ses partisans. Et c’est la magie de la vidéoconférence qui a permis à l’ancien général de la rue de s’adresser directement à ses lieutenants venus massivement recevoir leur « ordre de mission » pour les prochaines batailles politiques.
Aussi, l’ancien ministre de la Jeunesse a-t-il lancé d’entrée : « Je suis Charles Blé Goudé, je vous parle depuis La Haye. » Le tonnerre d’applaudissements qui s’en est suivi n’a pas empêché l’ancien Secrétaire général de la FESCI de poursuivre : « Je vous fais une promesse, ensemble, vous et moi, nous allons construire un grand parti politique dont le bastion sera la Côte d’Ivoire. » Confiant de son retour en Côte d’Ivoire dans les prochains mois, Zadi Gbapê a tenu à rassurer les Ivoiriens : « Bientôt, le soleil va se lever. Nous n’avons aucune intention de vengeance envers qui que ce soit. Nous venons de loin et nous irons très loin. »
Revenant sur son arrestation et son transfèrement à la CPI, Blé Goudé a ironisé : « Quand ils nous ont mis sous terre, ils pensaient qu’ils nous avaient enterrés. Or, en nous mettant sous terre, ils ont oublié ce qu’ils faisaient. Ils nous ont semés et maintenant, nous avons germé. Ils ont confondu enterrement et semence. Cette graine qu’on pensait enterrée a, depuis le 1er février, commencé à germer pour donner des fruits plus tard. Et bientôt, nous serons de retour en Côte d’Ivoire. Voyez-vous, Dieu a commencé quelque chose avec nous. Ce que Dieu a commencé, il va terminer. »
Mais à ceux de ses détracteurs qui veulent l’opposer vaille que vaille à son mentor Laurent Gbagbo, le Génie de Kpô s’est voulu formel : « Quelle que soit la longueur des oreilles, elles ne dépasseront jamais la tête. La tête, c‘est Laurent Gbagbo. Jamais de ma vie, je ne vais me comparer à Laurent Gbagbo parce que c’est mon père, mon président et mon maître. Il m’a enseigné beaucoup de choses que je vais mettre à votre disposition plus tard de manière pratique. Mais, je ne suis pas pressé. Quand ton père est en vie et tu parles de son héritage, c’est que tu souhaites sa mort. »
Notons que le congrès du Cojep s’est tenu les samedi et dimanche à la place CP1 de Yopougon, une commune populaire d’Abidjan.