Simone Gbagbo, l’ex-Première dame ivoirienne, s’est rendue à Dabou (ville située à peu près 45 km d’ Abidjan) pour la commémoration de la sortie de prison du professeur Harris Memel Fotê. L’épouse de Laurent Gbagbo célébrait, elle aussi, l’an un de son amnistie.
Simone Gbagbo pense aux exilés ivoiriens
À la chute du régime des refondateurs le 11 avril 2011, Simone Gbagbo et son époux ont été arrêtés par les nouveaux tenants du pouvoir. Le couple présidentiel a été détenu à l’hôtel du Golf, avant que Laurent Gbagbo ne soit transféré à Korhogo, dans le nord du pays. Simone Gbagbo, quant à elle, prendra la direction d’Odienné.
Accusée de vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale, Simone Gbagbo tombe dans les mailles de la justice ivoirienne. L’ancienne députée de la commune populaire d’Abobo était aussi poursuivie pour atteinte à la sûreté de l’État. Le 10 mars 2015, Simone Gbagbo est condamnée à 20 ans de prison pour motif d’attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public. Le 28 mars 2017, elle est innocentée par la justice qui l’acquitte des poursuites pour crimes contre l’humanité.
La Cour pénale internationale (CPI) a réclamé le transfèrement de Simone Gbagbo à La Haye, mais elle s’est toujours heurtée au refus d’ Alassane Ouattara qui souhaitait que l’ex-Première dame soit jugée en Côte d’Ivoire. Simone Gbagbo purge toutefois une peine de 20 ans d’emprisonnement.
Le 6 août 2018, Alassane Ouattara annonce une loi d’amnistie en faveur de 800 détenus, dont Simone Gbagbo. Un an après avoir été libérée, la vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI) a adressé un message au chef de l’ État. C’était le mardi 6 août 2019 à Dabou au cours de la commémoration de la sortie de prison d’ Harris Memel Fotê.
« Il n’est pas normal que des personnes qui ont été déclarées acquittées soient encore maintenues hors de chez eux, hors de leur pays… Permettez-moi encore de dire merci un an après ma libération. Merci à tout le monde, merci à ceux qui ont prié pour que je sorte. Merci à ceux qui ont plaidé ma cause auprès des décideurs. Merci à ceux mêmes qui ont décidé. Merci au chef de l’État. Merci à lui qui a laissé Dieu toucher son coeur et qui a signé la décision d’amnistie », a-t-elle souligné.