Le président du Sénat ivoirien, Ahoussou Jeannot, s’est invité dans le débat qui a lieu autour de la reforme de la Commission électorale independante (CEI), sujet de discorde entre l’opposition politique incarnée par Henri Konan Bédié et le régime d’Alassane Ouattara.
Reforme de la CEI : Les recommandations d’Ahoussou Jeannot à Bédié et à l’opposition
Le président du Senat ivoirien, cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Ahoussou Jeannot, a invité l’opposition ivoirienne chapeautée par le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, à éviter de se focaliser sur l’independance de la CEI.
Le combat à mener par l’opposition, à en croire le transfuge du PDCI-RDA, devrait être en harmonie avec les attentes réelles des populations ivoiriennes. « Leurs concitoyens attendent d’eux des offres politiques qui repondent à leurs aspirations profondes », a assené l’ancien cadre du Parti septuagénaire.
En réalité, a-t-il poursuivi, au délà des individus, c’est d’abord et avant tout un programme politique, un projet de société, une vision de la Côte d’Ivoire, que les Ivoiriens vont choisir. Chose à laquelle, selon lui, l’opposition accorde jusqu’à présent peu d’importance. « Les Ivoiriens et les Ivoiriennes sont fatigués des crises à repétition », a-t-il argué.
Rappelons que la configuration actuelle de la Commission électorale independante telle qu’adoptée au Parlement puis au Senat, est vigouresement rejétée par l’opposition politique ivoirienne et par plusieurs associations membres de la société civile ivoirienne.
Dans une interview accordée au confrère le Monde depuis son séjour Parisien, Henri Konan Bédié a ouvertement décrié le projet de recomposition de l’institution en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire. « C’est nul et non avenu », avait-il lancé à ce propos. Avant d’inviter le gouvernement à la reprise des discussions avec l’opposition en vue de la mise en place d’une CEI consensuelle et conforme à l’arrêt de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
» Nous avons saisi la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. Le gouvernement croit avoir effectué une réforme et il faut que le gouvernement retourne devant la Cour pour lui rendre sa copie. En même temps, nous saisissons aussi cette Cour africaine pour dire que nous ne sommes pas satisfaits parce que nous estimons que le gouvernement n’a pas respecté les conditions de l’arrêt », a confié l’ancien président Ivoirien.