Henri Konan Bédié s’est confié, jeudi 01 août 2019 au confrère Le Monde Afrique sur des sujets de l’actualité socio-politique ivoirienne. Notamment la question de la fraude sur la nationalité qui suscite une vague de réactions au sein de la classe politique ivoirienne.
Fraude sur la nationalité : Henri Konan Bédié demeure ferme sur sa position
Sa sortie fracassante sur l’existence en Côte d’Ivoire d’orpailleurs clandestins et la fraude sur la nationalité ivoirienne, avait suscité une vague d’indignation au sein du RHDP dirigé par le président Alassane Ouattara. Moins de deux mois après, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, ne regrette rien.
Mieux, pour le Sphinx de Daoukro, ne pas l’avoir dénoncé pourrait constituer le véritable danger. «La population autochtone est d’accord avec ce que je dis. C’est si l’on n’en parle pas qu’il pourrait y avoir un jour une réaction contre ces étrangers », a confié le Sphinx de Daoukro ce jeudi 1er août 2019.
À l’écouter, sa déclaration du 07 juin dernier ne visait aucunement les étrangers, comme développé par bon nombre de ses détracteurs. « Pourquoi voulez-vous que cela mette le feu aux poudres ? », a-t-il interrogé, avant de poursuivre: « Nous n’avons pas dit cela pour exclure qui que ce soit. Nous le faisons pour que ceux qui veulent vivre en Côte d’Ivoire et même prendre la nationalité ivoirienne, fassent cela en suivant les procédures », a éclairé le président Bédié.
M. Bédié a rappelé qu’il demeure jusqu’à ce jour, le seul chef d’Etat ivoirien qui aura naturalisé le plus de Burkinabè et de Maliens. « Pourquoi cette immigration massive, incontrôlée, armée, menacerait-elle la sécurité des Ivoiriens sans que l’on puisse rien dire ? En quoi l’ivoirité est-elle un démon ? Vous ne parlez pas de francité ? D’arabité ? D’american way of life ? Quel pays n’a pas d’identité ? », s’insurge le président du PDCI-RDA.
Le patron du Parti septuagénaire juge de « mauvaise foi », ces débats qui ont lieu autour de la « xénophobie » et de la « haine des étrangers ». Ces débats, a-t-il indiqué, sont d’une autre époque. « Laissons là ce débat de mauvaise foi qui ne prospère plus. Pendant un temps, on s’est servi de notions émotionnelles en parlant de xénophobie, de haine des étrangers. Cela ne prend plus en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens sont mûrs », a laissé entendre Henri Konan Bédié.