L’ orpaillage clandestin demeure une vive préoccupation en Côte d’Ivoire malgré la tension que la dénonciation de ce phénomène par Henri Konan Bédié, avait suscitée il y a quelques temps.
Ouattara d’accord Bédié sur la question de l’ orpaillage clandestin
Le débat sur l’ opaillage clandestin refait surface. Dans une vidéo récemment devenue virale sur le net, l’ancien chef de l’Etat Henri Konan Bédié dénonçait les dangers que représentent le convoyage de ressortissants étrangers sur le sol ivoirien en vue de la pratique de l’orpaillage clandestin dans certaines régions du pays. « Je parlerai de faits troublants. D’abord, les conflits inter-communautaires ensuite, de ce que recouvre l’orpaillage en Côte d’Ivoire. Puisqu’on fait venir des étrangers armés, qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? Il faut simplement que nous soyons conscients car le moment venu nous agirons pour empêcher ce hold-up sur la Côte d’Ivoire sous le couvert de l’orpaillage », avait déclaré le Président du PDCI face à ds militants de son parti.
Des propos qui avaient, à l’époque, suscité une vive polémique. Le gouvernement ivoirien avait dénoncé des propos « xénophobes » et menacé Henri Konan Bédié de poursuites judiciaires. « Ces propos d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays (…) Le Gouvernement tient à rappeler à tous que le racisme, la xénophobie, le tribalisme et la discrimination raciale ou religieuse sont constitutifs d’infractions prévues et punies par la loi pénale », avait fait savoir le gouvernement du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Moins de deux mois après que la polémique s’est estompée, Alassane Ouattara semble reconnaître enfin l’existence du phénomène que dénonçait son « aîné » Henri Konan Bédié. À l’occasion de la 8e édition du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’ Ivoire et le Burkina Faso à Ouagadougou, le chef de l’Etat ivoirien a insisté pour que les échanges au cours de ces assises du TAC, permettent d’examiner des ‘’sujets de préoccupation’’ comme ‘’la lutte contre l’orpaillage clandestin, qui nécessite des efforts coordonnés, en vue de venir à bout de cette activité dévastatrice, aussi bien pour nos économies que pour l’environnement et la santé de nos populations’’.
« L’examen de cette question est d’une urgente nécessité », a-t-il noté. Cette sortie du Président Ouattara vient apporter de l’eau au moulin d’Henri Konan Bédié dont le parti politique, le PDCI, n’avait pas hésité de fournir des preuves de l’existence réelle de ce phénomène en Côte d’Ivoire. « Est-ce du racisme, de la xénophobie, du tribalisme, de la discrimination raciale ou religieuse, de la haine de l’étranger que de regarder comme troublant ce phénomène qui est une réalité, principalement le fait de non nationaux armés et domiciliés à la lisière de nombreux de nos villages de Côte d’Ivoire ? Ces sites d’ orpaillage clandestin utilisent de nombreux enfants et sont sources d’insécurité et de conflits répétés », avait repliqué le PDCI en riposte à la sortie du gouvernement.