À la tête du tout premier Sénat ivoirien depuis le 5 avril 2018, Ahoussou Jeannot Kouadio veut positionner cette institution comme la véritable deuxième chambre parlementaire de la Côte d’ Ivoire.
Ahoussou Jeannot livre sa vision du Sénat
Ahoussou Jeannot Kouadio a conservé son fauteuil de président du Sénat après avoir adhéré au Rassemblement des houphouëtistes (RHDP) en juin 2019. L’ex-ministre de la Justice a longtemps tergiversé avant de décider de rejoindre la coalition au pouvoir, tout en lâchant la main d’ Henri Konan Bédié. « À partir du mois de juin, je rejoins la famille des Houphouëtistes. Je vais le dire devant mes parents à Didiévi (Centre) », avait-il déclaré lors d’un séminaire de sénateurs en mai dernier.
Cependant, Ahoussou Jeannot, à la tête de la deuxième chambre parlementaire de la Côte d’ Ivoire, n’entend pas faire de cette institution « une chambre d’enregistrement ». Il l’a fait savoir dans un entretien accordé à Diaspora News. « C’est un droit constitutionnel et nous allons nous en servir. Ce n’est pas une question de capacité, c’est juste une question de droit, et nous allons appliquer la Constitution. Le Sénat ivoirien ne sera pas une chambre d’enregistrement ! », a martelé Ahoussou Jeannot.
Pour le président du Sénat, malgré son appartenance au RHDP, son institution serait donc prête à rejeter tout projet de loi, s’il ne s’inscrit pas dans le bonheur des Ivoiriens. « Nous avons des leviers, a ajouté Ahoussou Kouadio. C’est dans le cadre du contrôle des politiques, demander à un ministre par exemple, de venir au Sénat, nous expliquer ce qu’il fait et avec quels résultats. Le but est d’instaurer un débat à la suite duquel nous pouvons lui faire des recommandations afin qu’il comble les manques qui auront été constatés. C’est comme ça que l’on peut corriger et améliorer les politiques publiques. »
Ahoussou Jeannot a également fait savoir que l’association des Sénats africains verra bientôt le jour. « À Brazzaville, au mois de juillet, nous devrions approfondir la question. Là, nous sommes déjà, en tant que Sénat ivoirien, dans l’association des parlements francophones. Maintenant nous envisageons justement la création de l’association des Sénats africains afin d’être présents partout et peser positivement sur les décisions au profit des populations africaines. C’est cela, le parlementarisme », s’est-il exprimé.