L’ex-Chef d’État burkinabé, Blaise Compaoré qui vit en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir en octobre 2014 se montre très inquiet de l’issue de la guéguerre qui oppose Guillaume Soro à Alassane Ouattara, ses deux principaux soutiens de son exil ivoirien.
En exil depuis 5 ans en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré veut retourner chez lui au Burkina Faso
Présent en terre ivoirienne depuis le soulèvement populaire qui a occasionné sa chute du fauteuil présidentiel du Burkina Faso en octobre 2014, l’ancien chef d’État Burkinabé ne se sentirait plus à l’aise dans son pays d’accueil, la Côte d’Ivoire. Raison évoquée, l’atmosphère tendue qui prévaut entre ses deux soutiens ivoiriens à quelque 15 mois de l’élection présidentielle en terre ivoirienne.
« Blaise Compaoré veut retourner dans son village pour se reposer », a confié l’un de ses proches au confrère Jeune Afrique. « Il est prêt à faire face à la justice pourvu qu’elle soit impartiale. Il veut aller dans son village et se reposer. Il est tellement fatigué d’Abidjan“, assure notre source.
Mais cette seule nostalgie de la terre d’origine ne semble pas être la principale raison de cette envie subite de retour au bercail de l’ancien président burkinabé. La présidentielle de 2020 qui s’annonce électrique selon certains observateurs pourrait être l’une des raisons fondamentales qui poussent l’ancien officier de l’armée du « pays des hommes intègres » à vouloir regagner la terre de ses ancêtres.
Le président Alassane Ouattara et l’ancien chef de la rébellion ivoirienne Guillaume Kigbafori, deux soutiens incontestables de Blaise Compaoré, faut-il le rappeler, se livrent une guerre « sans merci » dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020. Cette atmosphère tendue s’avère insoutenable pour l’ancien chef suprême des armées Burkinabé.
Pour l’instant, aucune réponse des autorités burkinabé sur le sujet. Mais le Premier ministre Christophe Dabiré a expliqué que seul le président Roch Christian Kaboré pourrait donner suite à cette pressante volonté de son prédécesseur. « Il n’y a pas eu une décision administrative qui ait demandé à ce qu’on exfiltre Blaise Compaoré. (…) S’il décide de revenir, les conditions seront discutées avec le Chef de l’État », a tranché le chef du gouvernement burkinabé.