Plus rien ne va entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara. Les deux hommes, qui avaient jadis des relations père-fils, ne regardent plus dans la même direction. L’ex-président de l’ Assemblée nationale a perdu sa place auprès du chef de l’ Etat et lui mène une guerre ouverte.
L’étrange message de Guillaume Soro
Guillaume Soro a perdu la bataille pour la présidence de l’ Assemblée parlementaire francophone (APF), qui l’opposait à Amadou Soumahoro. Alassane Ouattara a pesé de tout son poids pour faire mordre la poussière lors de l’assemblée de l’ APF, du 5 au 9 juillet 2019, à Abidjan. Et pourtant, le député de Ferkessédougou avait engagé un bras de fer juridique avec l’institution créée en mai 1967. Mais rien n’y fit, car Guillaume Soro a été éjecté de l’ Assemblée parlementaire francophone alors que le chef de l’hémicycle ivoirien se faisait élire avec brio à la tête de l’ APF. Dans la foulée, l’ancien chef de la rébellion ivoirienne a perdu son poste de vice-président. Guillaume Soro sort par la petite porte.
Dans une publication sur sa page Facebook, Guillaume Soro a laissé un message aux anciens chefs d’ Etat, mais aussi à ceux qui sont encore en exercice. L’ex-Premier ministre d’ Alassane Ouattara attire leur attention sur le caractère éphémère du pouvoir. Voici en intégralité son message :
« Certains anciens chefs d’Etat. D’autres le sont encore. D’autres ne le sont plus. La vie continue pourtant. Aujourd’hui, tu es. Demain, tu peux ne plus être. Hier, tu n’étais sûrement pas. Ainsi, roule la vie. Certains parmi ces Grands Hommes d’Etat de leur pays sont morts, d’autres ont été évincés du pouvoir et le ciel n’est pas tombé. Allons doucement. L’histoire nous enseigne que dans l’euphorie générale de temps en temps, il faut un bain d’humilité. On ne peut pas tout écraser. Seul Dieu détient le destin de chacun d’entre nous. Méditons ensemble cette phrase biblique. Poussière, nous étions, poussière nous sommes et poussière nous retournerons. L’arrogance et le mépris sont des maladies infantiles du Pouvoir. Que Dieu nous en préserve. »