Silencieux ces derniers temps, les ex-combattants sont revenus à la charge pour fustiger les dérives du pouvoir d’Abidjan. Ouattara Ladji, président du collectif, se veut très amer contre les autorités ivoiriennes.
Les ex-combattants donnent à nouveau de la voix
Les ex-combattants démobilisés de la Cellule 39 n’en ont pas encore fini avec leurs revendications pécuniaires. A l’instar de leurs frères d’armes (8 400) retenus au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), ces anciens rebelles demandent également aux autorités ivoiriennes leur « prime Ecomog » qu’ils évaluent à 18 millions de FCFA.
Mais jusque-là, leurs revendications ont buté sur l’intransigeance des autorités étatiques qui soutiennent avoir payé les sommes nécessaires lors du processus DDR (Désarmement – Démobilisation – Réinsertion). Le pouvoir avait plutôt opté pour des projets en lieu et place desdites primes. Mais les anciens combattants n’ont pas voulu l’entendre de cette oreille.
Lors de l’une de leurs manifestations, l’un de leurs porte-paroles, avait clairement menacé les autorités : « Si le président Ouattara veut, qu’il sorte tout l’arsenal de guerre pour contrecarrer notre mouvement, mais nous allons montrer que c’est le combat que nous avons fait qui l’a mis au pouvoir. ». Leur manifestion au corridor sud de Bouaké, en mai 2017, s’est terminée dans un bain de sang, avec à la clef trois morts et trois blessés par balle.
Après une période de latence, ces ex-combattants démobilisés donnent à nouveau de la voix avec l’un de leurs leaders. Au cours d’une interview, Ouattara Ladji, président du collectif des ex-combattants, a déclaré : « La démocratie n’existe pas sous Ouattara. ». Avant d’ajouter : « Et pourtant, nous avant combattu pour ça». Ce mea culpa teinté d’accusation dénote de ce qui pourrait advenir les jours à venir eu égard à la tension politique qui prévaut dans le pays ces derniers temps.