A 16 mois de l’élection présidentielle de 2020, le RHDP unifié s’active pour quadriller le territoire ivoirien. Et pour la conquête de la région d’origine de Laurent Gbagbo, le parti au pouvoir compte sur le député Louis-André Dacoury-Tabley pour se bâtir son électorat.
Louis-André Dacoury-Tabley, conquerir le Gôh pour ADO
Quoi que l’on dise, la Côte d’Ivoire s’est clivée entre pro-Gbagbo, pro-Ouattara, pro-Bédié et bien d’autres clans. Aussi, à l’approche du prochain scrutin présidentiel, chaque camp s’active-t-il pour s’attacher la sympathie de la majorité des citoyens ivoiriens qui le leur vaudront certainement dans les urnes. C’est ainsi que le RHDP unifié, à l’instar des autres régions de Côte d’Ivoire, s’est choisi dans le Gôh, Louis-André Dacoury-Tabley.
Ancien compagnon de l’opposant Laurent Gbagbo, Dakoury-Tabley s’était séparé d’avec lui, avant de rejoindre la rébellion dirigée par Guillaume Soro. Il avait donc créé l’émoi au sein de la grande famille de l’ex-région du Fromager à l’idée qu’il s’alliait à des personnes extérieures pour combattre son propre frère. Mais le temps faisant les choses, Louis-André Dacoury-Tabley a pu se faire élire Député de sa circonscription.
Issue de l’une des familles les plus nobles de la région, l’homme a su profiter de cette notoriété pour œuvrer à la percée du RDR, puis du RHDP unifié dans cette région, dont le chef-lieu est Gagnoa. Alassane Ouattara, président du RHDP unifié compte par ailleurs sur son ancien ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, devenu par la suite ministre des Eaux et Forêts, pour maintenir l’influence de son parti dans le bastion de Laurent Gbagbo.
Mais la tâche est loin d’être aisée, d’autant plus que le retour annoncé de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire pourrait totalement tout changer. De même, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, le frère de l’autre, ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et fidèle parmi les fidèles de Laurent Gbagbo, pourrait être un contrepoids important dans cette lutte de positionnement. A 16 mois de la présidentielle de 2020, la bataille s’annonce donc très ouverte.