C’est un gros pavé qu’Henri Konan Bédié venait de jeter dans la mare en déclarant que, sous le couvert de l’orpaillage, des étrangers armés investissaient les forêts ivoiriennes. Hormis les réactions aussi bien diverses que variées que cette déclaration a suscité, le gouvernement ivoirien vient d’introduire un projet de loi pour réglementer cette activité qui du reste, demeure illicite.
Orpaillage, première victoire de Bédié sur Ouattara
Lors du Conseil des ministre du 12 juin dernier, le président Alassane Ouattara avait tapé du poing sur la table à propos de la sortie d’Henri Konan Bédié sur le « hold-up des étrangers » en Côte d’Ivoire, allant jusqu’à menacé le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de poursuites judiciaires, car celui-ci aurait franchi la « ligne rouge ».
Cette condamnation du gouvernement apparait pourtant comme de la poudre aux yeux, d’autant plus que dans le même temps, un projet de loi sur l’orpaillage clandestin a été soumis à l’Assemblée nationale.
En effet, le gouvernement ivoirien est conscient des ravages de l’orpaillage anarchique, illégal et clandestin dans les forêts ivoiriennes, ainsi que le rejet de produits toxiques dans les eaux environnantes tel que le fleuve Bandama.
Ce fléau est d’une ampleur déconcertante que la gendarmerie nationale avait procédé, le 4 mars dernier, à la destruction de plusieurs sites d’orpaillage. Ainsi, les Députés ivoiriens sont appelés à légiférer sur cette pratique qui met non seulement à mal les ressources minières et minéralières de la Côte d’Ivoire à mal, mais aussi et surtout qui détruit la forêt.
En soumettant donc ce projet de loi à Amadou Soumahoro, Président de l’Assemblée nationale, et à ses collègues députés, le président ivoirien et ses ministres viennent ainsi de conforter le président Bédié dans sa déclaration.