La famille Ouegnin occupe le devant de la scène médiatique en Côte d’Ivoire ces dernières années. Dans la politique, dans le sport ou même dans les affaires, les membres de cette noble famille, naguère discrets, ont décidé de faire leur révolution. Après les deux premières personnalités, nous ouvrons la lucarne sur d’autres membres de la famille Ouegnin.
Roger Ouegnin, l’avocat qui domine sur le football
Elu président de l’Association sportive des employés de commerce (ASEC Mimosas), Roger Ouegnin a su faire de ce club une véritable industrie dans le milieu sportif. Hormis les titres glanés aussi bien sur l’échiquier national, Me Roger Ouegnin a marqué d’une empreinte indélébile son nom et celui de son club sur le continent africain en remportant la super coupe d’Afrique avec des gamins de 17 ans face à l’Espérance de Tunis en février 1999.
Avec ses académiciens de Mimos sifcom, notamment Aruna Dindané, Zokora Didier, Touré Kolo Habib, Touré Yaya Gnégnéri, Yao Kouassi Gervais dit Gervinho, pour ne citer que ceux-là, Me Ouegnin a impacté le football international avec ses « génies » sortis de « Sol béni », le mythique complexe de l’Asec construit sous la houlette de ce fin connaisseur du football.
Ces derniers temps, avec ses camarades du GX (groupe de présidents de clubs demandant la démission de Sidy Diallo), Roger Ouegnin a lancé une fronde contre les dirigeants de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Même si le calme semble être revenu au sein de la maison de verre de Treichville, il n’en demeure pas moins que le feu continue de couver sous la cendre, et que les hostilités pourraient reprendre de plus belle.
Francis Ouegnin, le discret président de la section football de l’Asec
Un peu plus discret que ses autres frères, Francis Ouegnin est quant à lui engagé au sein du club jaune et noir. Président délégué de l’Asec Mimosas, Francis bataillait bec et ongle pour maintenir son club dans l’élite du football ivoirien, voire africain. Même si les résultats de ces dernières années sont en-deçà des attentes, il n’en demeure pas moins que du travail a été fait de main de maître.
« Les conditions dans lesquelles nos joueurs se préparent sont uniques dans notre pays. Nous possédons un outil de travail qui doit leur permettre d’être très performants », lançait-il lors d’une interview, avant d’ajouter : « En matière d’organisation et de construction du club, nous sommes sur la bonne voie. »
Yasmina Ouegnin, l’insoumise qui trace sa propre voie
La révélation de cette famille noble est bel et bien Yasmina Ouegnin. La jeune polytechnicienne est entrée dans la sphère politique en forçant l’admiration des partenaires et adversaires en se faisant élire Députée dans la commune de Cocody. A l’Assemblée nationale où elle était la benjamine, la jeune parlementaire ne se laissait pas compter.
En effet, Yasmina n’hésitait pas à s’opposer aux décisions de son groupe parlementaire en pleine séance parlementaire. C’est à juste titre que le Parti démocratique de côte d’Ivoire (PDCI) lui a retiré son onction. Mais là encore, c’était mal connaître la fille de Georges Ouegnin.
Lors des Législatives de 2016, Yasmina Ouegnin, candidate indépendante, était opposée à la ministre Affoussiata Bamba-Lamine, candidate du RHDP unifié. Mais loin d’en être impressionnée, Yasmina Frédérique Ouegnin a battu le pavé pour s’offrir le suffrage des Cocodilais. Non sans le soutien de son protecteur de père qui a su lui prodigué les consels avisés pour lui permettre de venir à bout de ses adversaires.
Réélue Députée, Yasmina s’est surtout assignée pour mission de porter la voix du peuple dans l’Hémicycle. D’où la création de Vox Populi, son groupe parlementaire. Constante dans sa démarche et toujours égale à elle-même, Yasmina Ouegnin s’est muée en une véritable frondeuse, farouche opposante au régime d’Alassane Ouattara, dont elle ne cesse de dénoncer les travers de la gouvernance.
La démission de Guillaume Soro de la Présidence de l’Assemblée nationale à la suite d’une forte pression de l’Exécutif, l’élection d’Amadou Soumahoro et ses méthodes de travail constituent pour Yasmina Ouegnin, un déni de démocratie indigne de la Côte d’Ivoire. Aux côtés des groupes parlementaires de l’opposition, la jeune députée s’est mise à la brèche pour faire barrière à toute violation des règles de l’Institution parlementaire. Elle ne cache d’ailleurs pas ses ambitions présidentielles, pour, dit-elle, changer les choses dans son pays, la Côte d’Ivoire.