Les Frères musulmans, l’ organisation à laquelle appartenait Mohamed Morsi, décédé le lundi 17 juin 2019 dans un tribunal, ont ouvertement accusé les autorités égyptiennes d’ avoir « tué à petit feu » l’ ancien président.
Mohamed Morsi « tué à petit feu » ?
Les Frères musulmans d’ Egypte ont laissé entrevoir leur première réaction suite à la mort de Mohamed Morsi, survenue le lundi 17 juin 2019, dans un tribunal du Caire. Ils ont accusé le gouvernement Sissi d’ être responsable de la mort de l’ ex-dirigeant égyptien. « Le commandant du coup d’ Etat militaire et ses collaborateurs ont délibérément tué à petit feu le président Morsi dans sa prison pendant de nombreuses années, le privant de médicaments, de son droit à être soigné et en empêchant sa famille et ses avocats de lui rendre hommage », ont déclaré les Frères musulmans sur leur page Facebook. Selon Mohamed Souidien, leader de la confrérie, il est clair que la mort de Mohamed Morsi est un homicide volontaire.
Entre temps, l’ Organisation des Nations unies (ONU), par l’ intermédiaire de son bureau des droits de l’ Homme, réclame une enquête « minutieuse et indépendante » pour faire la lumière sur la mort de Mohamed Morsi, maintenu en prison pendant six ans. « L’enquête devra […] prendre en compte aussi tous les aspects du traitement infligé par les autorités à M. Morsi pour vérifier si les conditions de sa détention ont eu un impact sur sa mort », a dit Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’ Homme.
Human Rights Watch, pour sa part, a dénoncé « l’ échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats, encore moins des visites de sa famille ».
Mohamed Morsi a été inhumé dans la stricte intimité à Medinat Nasr, dans l’ Est du Caire, en présence de ses proches. « La prière funèbre a été faite à l’ hôpital de la prison de Tora », a fait savoir l’ avocat Abdelmoneim Abdel Maksoud.
Premier président civil et démocratiquement élu de l’ Egypte, Mohamed Morsi a accédé à la tête du pays après le départ du président Hosni Moubarak, suscité par le Printemps arabe de 2011. Il a été déchu par l’ armée en 2013, puis emprisonné.