La responsabilité de Guillaume Soro et du général Vagondo Diomandé, chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Ouattara, dans le putsch manqué de 2015 au Burkina Faso ne fait l’ombre d’aucun doute.
Putsch manqué au Burkina: Soro et le général Vagondo trempés jusqu’au cou
Si procès doit-il avoir dans le cadre du putsch manqué au Burkina Faso en 2015, Guillaume Soro et le général Vagondo n’y échapperont pas. La responsabilité de ces deux hautes personnalités de la Côte d’Ivoire dans la tentative de force au pays des hommes intègres, est avérée. « Je voudrais être clair une bonne fois pour toutes: ces écoutes téléphoniques ont été réalisées par les renseignements burkinabé. Un service du Ministère de la Sécurité en était chargé. Ces écoutes sont authentiques. Et ceux qui le contestent le savent parfaitement », a déclaré à Jeune Afrique, Isaac Zida.
Le chef du gouvernement de transition au Burkina Faso à la suite de la révolution populaire ayant chassé le président Blaise Compaoré, confie que ‘’la responsabilité’’ de Guillaume Soro, de Djibrill Bassolé et du général Vagondo, ‘’est indéniable’’. Il s’étonne que Guillaume Soro, un proche à lui, ait pu être trempé dans cette affaire de coup d’Etat.
« Nous étions proches. Nous nous connaissions depuis 2000 quand j’étais officier de liaison auprès de la rébellion des Forces nouvelles. Nous étions en contact pendant la transition. J’ai appris son implication dans le putsch en sortant de détention dès que les différents éléments ont été mis à ma disposition. Je l’ai immédiatement appelé. Je lui ai dit: ‘’Guillaume, je ne comprends pas: tu es dans cette affaoire?’’. Il m’a répondu que c’était faux. Je lui ai déclaré que nous avions suffisamment d’éléments prouvant son implication, sans lui expliquer qu’il avait été enregistré. Je lui ai aussi demandé de faire un communiqué pour condamner le coup d’Etat, pour que nous puissions considérer qu’il regrettait d’y avoir été mêlé. Il a refusé », a révélé Isaac Zida à l’hebdomadaire panafricain.
En plus de l’implication de Guillaume Soro qui reste avérée, l’ex chef de la transition burkinabé cite également celle du général Vagondo qu’il prend la peine de distinguer du Président Alassane Ouattara. Interrogé sur des éléments prouvant l’implication d’autres hautes personnalités civiles ou militaires ivoiriennes dans ce coup d’Etat manqué, Isaac Zida répond sans faux fuyants. « Oui, notamment des officiers, y compris le chef d’Etat major particulier d’Alassane Ouattara. Il a envoyé des moyens matériels et financiers au général Diendéré pendant le coup d’Etat. Mais je ne pense pas que cela ait été sur instruction du Président ivoirien. Un officier qui, plus est un général, bénéficie toujours d’une certaine marge de manoeuvre », a-t-il fait savoir.