Le père Donald Zagoré, prêtre ivoirien, apprécie le choix de la Côte d’Ivoire et du Ghana de suspendre leurs ventes de cacao. Pour lui, il s’agit d’une première victoire pour le bien-être des populations africaines.
Pour le prêtre ivoirien Donald Zagoré, la suspension des ventes de cacao est louable
La décision de la Côte d’Ivoire et du Ghana de suspendre leurs ventes de cacao continue de faire réagir. Cette fois, c’est un religieux qui s’en mêle. Prêtre de la Société des missions africaines, Donald Zagoré approuve le choix des autorités de ces deux pays, par ailleurs leaders mondiaux de la production de l’or brun.
Dans une note dont a eu copie, Linfodrome, le prêtre salue la décision des deux producteurs de cacao. Pour lui, il s’agit d’un pas majeur vers l’indépendance véritable des nations africaines et appelle les autres pays à en faire autant. « Il était temps pour l’Afrique de défier courageusement ce capitalisme effréné, impitoyable et violent de l’occident et de ses multinationales qui pendant des siècles se sont contentés d’exploiter sans remords l’Afrique et les Africains. Le chemin de l’indépendance politique et économique dont rêvent la plupart des Africains est certes long et périlleux, mais la joie de savoir que le processus est enclenché est déjà une victoire », peut-on lire.
Donald Zagoré rejoint donc les autorités ivoiriennes et ghanéennes pour ce qui concerne le fait que les prix de nombreuses matières premières soient encore fixés par l’Occident, son principal client. « On ne peut plus continuer à être un continent qui porte et nourrit le monde par les richesses inestimables de ses matières premières pendant que nos peuples continuent de croupir dans la misère en vivant de la charité de ceux-là mêmes qui nous exploitent et nous volent », fustige le prélat.
Le prêtre appelle à multiplier davantage des initiatives pareilles sur le continent pour atteindre une véritable autonomie, autant au niveau monétaire. « Le combat pour la mise en place d’une monnaie unique qui permettra aux pays de la zone francophones de se libérer de cet éternel joug colonial qu’est le franc CFA reste un impératif de première heure. La mise en œuvre effective d’une politique économique et industrielle favorisant la transformation sur notre terre d’Afrique des matières premières sorties de son sol est incontournable », soutient-il.