Le WANEP (Réseau ouest-africain pour l’ édification de la paix) exprime son inquiétude face au climat politique qui prévaut actuellement en Côte d’ Ivoire. Dans une déclaration dont copie nous est parvenue, l’ organisation s’est prononcée sur le récent discours d’ Henri Konan Bédié qui suscite un réel débat.
Le WANEP appelle Bédié à la réserve
Le WANEP note que « depuis début de l’année 2019, la situation socio-politique en Côte d’ Ivoire est animée par de nombreux discours à caractère ethnique et identitaire. Ces différents discours alourdissent l’ atmosphère et menacent de porter le coup de grâce à une cohésion sociale déjà bien fragile ». Le Réseau ouest -africain pour l’ édification de la paix, rappelant les propos tenus par Henri Konan Bédié, le mercredi 5 juin 2019, lors d’ une rencontre avec une délégation de son parti, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’ Ivoire), soutient que « la sortie du président Henri Konan Bédié, mettant en opposition nationaux et étrangers et invitant les premiers à la révolte nous paraît dangereuse dans une atmosphère déjà tendue qui n’ attend que l’ étincelle pour exploser ».
Le WANEP, « témoin de cette escalade, s’ inquiète de l’ évolution rapide et déclinante de la situation sociopolitique à mesure que le pays s’ achemine vers les élections de 2020. Prenant ses responsabilités, le WANEP Côte d’ Ivoire interpelle tous les acteurs de la vie nationale, politiques ou non, à s’ impliquer véritablement dans des actions en vue de faire baisser la tension », apprend-on à la lecture dudit communiqué.
Aussi, l’ organisation non-gouvernementale recommande-t-elle au président du PDCI « de ne pas rompre le dialogue avec son allié d’ hier et de bien vouloir utiliser des canaux plus diplomatiques si des informations sensibles nécessitent une réaction de sa part », mais aussi « de ne pas oublier que son statut d’ ancien président de la République de Côte d’ Ivoire l’ oblige à une certaine réserve dans ses déclarations publiques ». Le WANEP invite par ailleurs le gouvernement ivoirien à « engager un dialogue franc et constructif avec les différents acteurs politiques » et à « faire une étude approfondie sur le phénomène de l’ orpaillage clandestin et lui trouver une solution durable ».
L’ONG ne manque pas de demander aux partis politiques, aux leaders d’ opinion et aux organisations de la société civile d’ éviter « de livrer des discours ou propos à relents identitaires dans les débats politiques ou non », tout en les appelant à « intensifier les activités de renforcement de la cohésion sociale sur toute l’ étendue du territoire national ».