Les recentes déclarations d’Henri Konan Bédié à propos de l’orpaillage clandestin, du foncier rural et de la fraude sur la nationalité ivoirienne, ont suscité la colère des dirigeants ivoiriens avec à leur tête le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. À en croire Loukimane Camara, les déclarations du Sphynx de Daoukro sont pourtant conformes en tout point de vue avec la constitution ivoirienne de la 3e République
Menace du gouvernement contre Bédié: les muscles d’un « pouvoir en agonie » ?
Le gouvernement Alassane Ouattara est tout de suite sorti de ses gongs après les récents propos d’Henri Konan Bédié, président du Parti de Côte d’Ivoire(Pdci-rda), concernant l’orpaillage clandestin et la fraude sur la nationalité ivoirienne. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara et son gouvernement ont tout de suite sorti la carte des sanctions pénales alors que selon bon nombre de cadres ivoiriens, les déclarations de Bédié ne sont aucunement en déphasage avec la constitution du 08 novembre 2018. « Le discours du président Bédié est en tout point conforme à la Constitution du 08 novembre 2016 », indique Camara Loukimane, ex-cadre du Rassemblement des républicains (RDR).
L’ex-cadre du parti de Ouattara n’y voit aux propos de Bédié aucun signe d’appel à la haine si ce n’est de la politique politicienne mise en jeu par le régime au pouvoir. « La Côte d’Ivoire a certes connu ses problèmes entre 1993 et 2010 avec l’instrumentalisation de la haine de l’autre par l’opposition politique d’alors qui a su profiter des erreurs de communication du Pdci et du Fpi. Manipulées, les populations musulmanes et celles du Nord sont tombées les deux pieds joints dans le complot », a-t-il élucidé avant de prévenir. »Ce type de manipulation ne pourra plus prospérer en 2020. L’opposition actuelle n’est pas structurée par une idéologie de type « pour ou contre l’étranger », a-t-il fait savoir.
L’ex-directeur général de la SICOGI expliquera par la suite que « l’État de droit, l’égalité de tous devant la loi » est en somme ce que réclame la majorité des Ivoiriens. « Le président Bédié, dans son intervention, a-t-il nié un droit civique à un autre ivoirien, fut-il descendant d’immigré ou naturalisé ? Non. Les immigrés devenus ivoiriens ne se sentent-ils pas concernés par les observations du président Bédié? Ne se sentent-ils pas ivoiriens à part entière ? Ne sont-ils pas électeurs et éligibles », s’est-il interroge. En clair, pour l’ex-cadre de la rébellion des Forces nouvelles, les questions de l’orpaillage clandestin, de la fraude sur la nationalité ivoirienne et du foncier sont des questions qui devraient interpeller chaque Ivoirien sans exception.
« Il me semble que dès lors que nous sommes tous ivoiriens en droit, citoyens de ce pays nôtre, la question de l’orpaillage clandestin par des non-nationaux armés, nous interpelle. La question de la fraude à l’identité et le droit de propriété foncière nous interpelle tous, pour autant que nous sommes ivoiriens à part entière, naturalisés ou d’origine. Barack Obama ne s’est jamais senti étranger aux États-Unis, même quand les noirs de ce pays étaient victimes de racisme », a-t-il indiqué.