Charles Blé Goudé fait partie des jeunes disciples de Laurent Gbagbo qui lui sont restés fidèles. Dans l’opulence comme dans la souffrance. Mais de là à penser que le « père » va faire du « fils » son dauphin, c’est mal connaître les deux politiciens.
Charles Blé Goudé veut tracer sa propre voie politique
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés, puis libérés sous conditions par la Cour pénale internationale (CPI) il y a un peu plus de quatre mois. Ces deux acteurs politiques manifestent le désir de rentrer en Côte d’Ivoire pour prendre part au débat politique et contribuer à la consolidation de la Nation ivoirienne fragilisée par des années de crise. Tous deux, hommes de gauche et originaires de la même région (Gagnoa), Gbagbo et Blé Goudé ont passé cinq années, côte à côte dans la prison de Scheveningen à La Haye.
Un temps largement suffisant pour que le maître prépare son disciple à lui succéder. Telle est la pensée de bon nombre d’observateurs. Cependant, Charles Blé Goudé qui n’a jamais adhéré au parti créé par Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a décidé de tracer sa propre voie. Il a donc créé le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP).
Ainsi, à ceux qui croient qu’il est « l’héritier de Gbagbo », l’ancien leader de la défunte galaxie patriotique se veut formel : « Non, je veux être maître de mon destin. Laurent Gbagbo n’a été l’héritier de personne, et je veux lui ressembler. » Avant d’ajouter : « Ceux qui pensent que Gbagbo va choisir un dauphin ne le connaissent pas. »
Notons que le FPI, parti d’opposition dont Gbagbo est le fondateur, est secoué par une crise interne ces dernières années. Pascal Affi N’Guessan discute la présidence du parti avec Laurent Gbagbo. Aussi, Charles Blé Goudé entend-il, à travers sa clarification, se tenir à l’écart de cette lutte de clocher. Il a d’ailleurs indiqué que « la conclusion de Gbagbo sera son introduction ».