Au Soudan, 40 corps ont été découverts ce jeudi dans le Nil. Le bilan s’alourdit et passe à 108 personnes décédées dans cette crise millitaro-civile.
La situation est alarmante au Soudan, la crise fait de plus en plus de morts
Le Soudan est depuis plus d’un mois plongé dans une crise millitaro-civile. Après le depart de l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, la population réclame un gouvernement de transition civile. La population manifeste donc tous les jours pour réclamer le depart des militaires du pouvoir. Ce bras de fer n’est pas sans conséquence. En effet, le lundi dernier, de nombreux manifestants ont été tués au cours d’une répression diligentée par l’armée soudanaise. Avec les 40 corps decouverts ce jour dans les eaux du Nil, le bilan de cette répression sanglante s’alourdit et passe ainsi à 108 morts.
Les autorités de transition ont lancé le mercredi un appel au dialogue, appel rejeté par les responsables du mouvement de contestation au Soudan. L’ONU qui craint une aggravation de la situation au Soudan, a entrepris de faire sortir son personnel du pays. L’organisation emboîte ainsi le pas au Royaume-Uni qui a rappelé les employés de son ambassade à Khartoum. Le gouvernement britannique a également déconseillé la destination Soudan à ses citoyens. Selon Paris match, l’organisation Amnesty International a demandé à l’Union africaine et à l’ONU de « prendre des mesures immédiates afin de demander des comptes aux responsables de cette violence ».
Les Etats-Unis ont aussi dénoncé cette répression au Soudan, invitant le pouvoir actuel à renoncer à toute violence. Leur souhait serait de voir la transition menée par un gouvernement civil. Les chefs de l’opposition au Soudan, ont indexé les anciennes milices des Janjawid comme auteurs principaux dans l’attaque meurtrière des manifestants civils pendant le sit-in devant le QG de l’armée ce lundi.
La situation au Soudan empire de jour en jour, qualifiée de « massacre » par les chefs de l’opposition, la répression de ce lundi a été très brutale, les morts continuent de se compter, des femmes ont été violées. Le bilan du comité central des médecins, mentionne au moins 108 civils tués et plus de 500 blessés en trois jours. La grande majorité dans la dispersion du sit-in. L’Internet mobile est coupée depuis lundi au Soudan. Ce qui est alarmant pour les organisations de défense des droits de l’homme qui craignent que les exactions de l’armée passent sous silence.
Les généraux quant à eux, nient avoir fait usage de violence pour disperser les manifestants. Comme rapporté par Paris match, le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, a dit « regretter ce qu’il s’est passé » à Khartoum lundi. Il a affirmé être « ouvert » « aux négociations sans restriction », mettant en avant « l’intérêt national » et appelant à ouvrir « une nouvelle page ».