Les auteurs, coauteurs et complices des violences qui ont secoué la ville de Béoumi les 15, 16 et 17 mai derniers ne resteront pas impunis. Tel est l’engagement pris par le ministre Sidi Touré, originaire de la localité.
Violences de Béoumi, Sidi Touré annonce des poursuites
Le bilan officiel des affrontements entre communautés baoulé et malinké à Béoumi, les 15, 16 et 17 mai derniers, fait état de 11 morts, 108 blessés, 300 déplacés et d’importants dégâts matériels. Même si l’heure est à l’apaisement, au pardon et à la reconstitution du tissu social totalement mis en lambeaux, le ministre Sidi Touré n’entend pour autant pas laisser les responsables de ces actes gravissimes en liberté.
Le week-end dernier, lors d’une cérémonie dite de pardon et de remise de dons aux victimes, réunissant les cadres, chefs traditionnels et représentants des deux communautés belligérantes, l’émissaire du gouvernement a annoncé les couleurs.
« Il faut que la justice fasse son travail, et ça, je ne vais pas lésiner là-dessus. Il faut qu’on sache ceux qui ont tué ou qui sont impliqués, car si on ne le fait pas, cette crise va resurgir », a martelé le ministre de la Communication, port-parole du gouvernement.
Puis, il explique sa démarche : « Après la justice, le pardon peut venir. Il faut que les deux camps sachent que quand il y a une crise, il faut la justice. Le pardon viendra après, mais avant, il faut qu’on sache qui a fait quoi pour honorer la mémoire de toutes les victimes. C’est la seule façon de régler cette crise. »
Quant à Djedj Mel, préfet de Béoumi, il a directement indexé les hommes politiques qui, selon lui, sont les véritables responsables de cette tragédie qu’a connue la circonscription placée sous son administration. « Vos ambitions personnelles ne doivent pas tuer Béoumi », les a-t-il interpellés.
Notons que Koné Braman, procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké, a déjà entamé des enquêtes à Béoumi pour situer les responsabilités sur ce conflit intercommunautaires. Dix-huit personnes ont d’ores et déjà été interpellées à la suite des premières investigations.