Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se sont rapprochés ces derniers temps en vue de former une coalition politique non idéologique. Mais cette alliance entre le FPI (gauche) et le PDCI (droite) pourra-t-elle véritablement prospérer eu égard à leurs divergences d’idéologies ?
Laurent Gbagbo et Konan Bédié, la marche vers l’alliance
En Côte d’Ivoire, les coalitions politiques se nouent et se dénouent au gré des intérêts. Après les alliances Alassane Ouattara – Laurent Gbagbo (Front républicain) et Henri Konan Bédié – Alassane Ouattara (RHDP), c’est au tour de Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié de se rapprocher pour former un duo capable de tenir la dragée haute à la majorité présidentielle, RHDP unifié, dirigée par le Président Ouattara
Aussi, dans leur volonté d’aplanir leurs divergences, les leaders du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Front populaire ivoirien (FPI) ont créé des cadres de rencontres pour des échanges. C’est ainsi que le 7 mai dernier, Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI-RDA, a effectué une visite à Laurent Gbagbo dans sa résidence de Bruxelles.
Ce 23 mai, Dr Assoa Adou a rendu la politesse au parti septuagénaire en rendant une visite à Henri Konan Bédié à Daoukro. À en croire les communiqués qui ont sanctionné les deux rencontres, l’on pourrait affirmer, sans risque de se tromper, que l’alliance PDCI-FPI est en marche. Quoique…
Ainsi, les deux partis se sont engagés à « lancer un appel à la réconciliation aux partis politiques et à toutes les forces vives de la nation, sans exclusive ». Mais là où le bât blesse, c’est le cas Pascal Affi N’Guessan qui constitue une véritable équation à résoudre préalablement. Un cadre du FPI pro-Gbagbo confie à cet effet : « Nous avons fait savoir au PDCI qu’il était hors de question pour nous d’intégrer une structure si Affi est présent en tant que président du FPI. » Et cette question semble non négociable, car, ajoute-t-il : « Je pense que Bédié a compris. »
Henri Konan Bédié et Affi N’Guessan avaient en projet de créer une coalition politique, le Front patriotique. Mais avec l’exigence des « Gbagbo ou rien », le Sphinx de Daoukro n’a d’autre choix que de se pencher du côté de la masse, lui qui entend « bâtir une alliance non idéologique permettant d’obtenir l’alternance du pouvoir » en 2020.