Le rapprochement entre le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), acté à la résidence d’Henri Konan Bédié, jeudi 23 mai 2019 à Daoukro est certes hautement salué par les militants des deux bords, sans toutefois laisser une brêche de réflexion sur les réelles motivations de ce retournement à 360 degrés du Parti de Laurent gbagbo.
Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié écarte AFFI
C’est un secret de polichinelle, deux tendances s’affrontent au sein du FPI. D’un côté la frange dirigée par Laurent Gbagbo, qui revendique la légitimité et de l’autre Pascal Affi N’guessan, reconnu par toutes les institutions nationales et internationales comme le président légal. Cette crise de leadership qui secoue le parti des formations politiques de gauche s’est déportée au sein des tractations en vue de la plateforme de l’opposition prônée par Henri Konan Bédié.
Des sources proches des deux partis (PDCI-RDA et FPI tendance Laurent Gbagbo), révèlent que la condition sine qua non posée par Laurent Gbagbo, avant toute discussion était que le parti septuagénaire le reconnaisse avant tout comme l’unique interlocuteur du FPI. Un véritable coup de massue pour la branche légaliste du FPI.
L’idée, selon nos informateurs, était d’écarter le député de Bongouanou de ce projet, dont l’aboutissement pourrait sans prétention aucune renforcer sa notoriété auprès de bon nombre d’observateurs de la vie politique ivoirienne. A la vérité, le président du Conseil régional du Moronou était aux côtés d’Henri Konan Bédié, l’apôtre de la mise en place d’une plateforme composée des formations politiques l’opposition. La mission était de «mener ensemble le combat de la réconciliation et du changement politique en 2020 ». «Il n’y a pas de gauche et de droite, il y a la Côte d’Ivoire, tous les Ivoiriens doivent se rassembler quelle que soit leur obédience, quele que soit leur idéologie », avait lancé Pascal Affi N’guessan sur le sujet. Le patron légal du FPI avait jugé de la neccessité pour les partis politiques de l’opposition, de se retrouver pour ensemble parler d’une même voix. Une position non partagée par ses rivaux au sein du FPI.
L’on se souvient du point de presse animé le lundi 7 janvier 2019 dernier, à la résidence des Gbagbo sis à Cocody Riviera Golf. Ce jour là, l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo avait par la voix du secrétaire général de son parti, Assoa Adou, laissé entendre des directives claires à ses militants. « Approchez les partis politiques de gauche pour renforcer et s’approprier davantage la problématique de la réconciliation nationale, gage de la stabilité, d’une paix durable en Côte d’Ivoire », déclarait Dr Assoa Adou lors de son point de presse.
En clair, le parti de Gbagbo n’était aucunement intéressé par l’appel du président du PDCI-RDA de parler d’une même voix. L’aile dure du FPI estimait avoir sa propre approche de la réconciliation. Et les déclarations de bon nombre de ses cadres n’étaient pas de nature à indiquer le contraire. L’ex-ministre Sebastien Dano Djedje indiquait le 13 avril dernier, à Ouragahio que la question d’un rapprochement d’avec le Pdci, n’était aucunement à l’ordre du jour. Au motif que son parti appartenait déjà à la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). Mieux, Sebastien Dano Djedje s’interrogera sur la pertinence qu’il y a à superposer des plateformes. « Alors qu’est-ce qui pourrait expliquer qu’en un laps de temps, le FPI de Gbagbo se décide à ceder aux avances de son adversaire d’hier ? Le PDCI-Rda serait-il subitement devenu un parti de gauche avec lequel il faudrait composer pour le retour à la paix et à la cohésion sociale en Côte d’Ivoire », s’est interrogé notre informateur