Pour Joël N’Guessan, il n’y a pas à chercher de midi à 14 heures les responsables des violences qui ont secoué Béoumi la semaine dernière. L’ancien porte-parole de l’ex-RDR point un doigt accusateur sur le PDCI. Quant à Abou Cissé, il a une tout autre lecture.
Joël N’Guessan accuse le PDCI, Abou Cissé, le pouvoir
La ville de Béoumi (centre) a connu des heures chaudes, les 15, 16 et 17 mai derniers. Une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse malinké et un conducteur de moto-taxi baoulé a en effet viré en conflit intercommunautaire ayant causé 11 morts, 108 blessés, 300 déplacés et d’importants dégâts matériels, selon le bilan officiel établi. 18 personnes ont par ailleurs été interpellées lors d’une opération de ratissage et de perquisition domiciliaire.
Pour Joël N’Guessan, cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les véritables responsables de ces affrontements entre les deux communautés sont bien connus. Il s’agit, selon lui, des dignitaires du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) originaire de la localité. « Ce sont des cadres du PDCI qui sont à la base », a-t-il confié lors d’une interview.
Les récentes élections municipales et régionales ont certes laissé des frictions entre le PDCI et son ex-allié du RHDP unifié. Mais de là à porter ces graves accusations contre son adversaire, il faudrait bien avoir des preuves irréfutables pour éviter d’attiser inutilement le feu.
Abou Cissé a, quant lui, une lecture totalement différente de celle du transfuge du MFA. Pour ce proche de l’opposition qui est généralement présenté comme l’oncle du Président Alassane Ouattara, la responsabilité des violences de Béoumi incombe directement au pouvoir d’Abidjan. « C’est le résultat de la gouvernance du RDR », s’est-il voulu formel.
Chaque camp tente donc de rejeter la responsabilité de ce bain de sang sur l’autre pour se tirer d’affaire. Plutôt que de chercher des boucs émissaires, il serait plus judicieux de soigner le mal à la racine pour éviter que la Côte d’Ivoire tombe à nouveau dans les travers du passé.