Au Mali, le G5 Sahel fait face à une vive protestation de la population, qui refuse que le groupe installe son siège à Bamako. Des manifestants sont descendus dans la rue, le jeudi 23 mai 2019 pour exprimer leur colère.
Mali, les populations ne veulent pas du G5 Sahel
Le Mali a connu une marche de protestation dans la matinée du jeudi 23 mai 2019. Les manifestants refusent de voir le G5 Sahel prendre ses quartiers à Bamako, la capitale malienne. « Nous ne voulons pas du G5 ici. Leur objectif est de lutter contre les terroristes. Ils n’ ont qu’ à prendre la direction du nord du Mali, et non venir rester à Bamako », confié à l’ AFP Mariam Keïta, représentante des femmes de militaires maliens.
En fait, les initiateurs de la marche craignent les attaques terroristes menées par les djihadistes. « Ici, nous ne sommes que des civils. Et s’ il y a des attentats, les victimes seront des civils », a fait savoir Ousmane Traoré, tête de file d’ une association de jeunesse, non sans demander au G5 Sahel de s’ établir dans le Nord du pays.
Le 29 juin 2018, le quartier général du G5 Sahel, alors établi à Sévaré (centre), a été la cible d’ une attaque de djihadistes. Le bilan a fait état de six morts dont deux soldats maliens et un civil. Trois assaillants avaient été abattus lors des échanges de tirs. Suite à cette attaque, en septembre, l’ état-major français a décidé de déplacer le siège du G5 à Bamako.
« Les terroristes ne peuvent nous renvoyer de Sévaré ni d’ aucun autre point parce que, au niveau de Dévaré, il n’ y avait que des techniciens qui étaient là-bas, techniciens d’ état-major. Et ces techniciens doivent être dans l’ endroit le plus approprié et le mieux indiqué pour qu’ ils puissent réfléchir, pour qu’ ils puissent planifier, pour qu’ ils puissent coordonner et conduire les opérations. Et Bamako est l’ endroit le plus approprié pour cela. Actuellement, l’ état-major de la force depuis une semaine se penche sur la planification d’ opérations qui auront lieu incessamment », avait justifié le général Hanane Ould Sidi, commandant de la force du G5 Sahel.
Créé lors du sommet du 15 au 17 avril 2014, le G5 Sahel, composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, est un cadre de coordination et de suivi de coopération régionale en matière de politique de développement et de sécurité.