Michel Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier sont désormais libres de toutes poursuites dans l’affaire du Bombardement de Bouaké. Ainsi en a décidé la Cour de justice de la République (CJR), indiquant que les infractions pour lesquelles sont poursuivis ces trois officiels Français au moment des faits ne sont pas constituées.
Bombardement de Bouaké, Alliot-Marie et ses ex-collègues hors de cause
Après quinze années d’un marathon judiciaire, Michel Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier viennent d’être mis hors de cause dans l’affaire du bombardement de Bouaké. Les ministres français de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères d’alors étaient poursuivis pour « recel de malfaiteurs », « entrave à la manifestation de la vérité » et « non-dénonciation de crime ». Les mercenaires biolorusses arrêtés étant par la suite libérés. Mais à la fin de cette longue procédure judiciaire, la montagne aura accouché d’une souris, pourrait-on dire, car la Cour de justice de la République (CJR) a décidé d’abandonner les charges.
Cette juridiction française chargée de connaître des actes des ministres dans l’exercice de leurs fonctions s’est en effet prononcée, le 17 mai dernier, et sans surprise aucune. Les trois ministres incriminés ont été totalement blanchis. La CJR motive sa décision par le fait que l’inaction des ministres ne suffisait pas à constituer l’infraction de recel, que l’entrave supposait un acte positif, ici non démontré, et que la non-dénonciation impliquait de pouvoir prévenir ou limiter les effets du crime.
Aussi, étant donné que les décisions de cette juridiction ne sont pas susceptibles d’appel, c’est donc la fin des poursuites pour Alliot-Marie, Villepin et Barnier. Et pourtant, la justice française est toujours aux trousses du mercenaire biélorusse, Yury Sushkin, et deux ex-officiers ivoiriens, Patrice Oueï et Ange Magloire Ganduillet Attualy. Mais ceux-ci n’ont jusque-là jamais été remis à la France.
Toutes ces zones d’ombre enveloppant cette affaire du bombardement de Bouaké confortent une certaine opinion selon laquelle les autorités françaises d’alors auraient fomenté un coup pour bloquer l’offensive armée de Laurent Gbagbo, le président ivoirien d’alors, pour mater sa rébellion.
Notons qu’en novembre 2004, des avions Sukhoï-25 de l’armée ivoirienne avaient bombardé le cantonnement français de Bouaké, tuant au passage neuf militaires français et un civil américain, et blessant 38 soldats. Tous les avions de l’armée de l’air ivoirienne avaient par la suite été détruits au sol par les militaires français.