L’ambition présidentielle de Guillaume Soro se précise au fil des jours. Depuis Katiola, le président du Comité politique (CP) regrette que le RDHP ait tourné le dos à Henri Konan Bédié après avoir bénéficié de son soutien pour accéder au pouvoir. Il entend donc aller voir le « Sphinx de Daoukro » pour qu’il devienne aussi président. L’ancien chef rebelle pourrait toutefois se faire quelques soucis, dans la mesure où il pourrait bientôt être remis à la CPI par le pouvoir d’Abidjan.
Bientôt le début des ennuis judiciaires pour Guillaume Soro ?
Le divorce semble totalement consommé entre Guillaume Soro et le camp présidentiel. De même qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sont en rupture de ban. Les acteurs politiques de l’opposition d’alors s’étaient en effet réunis pour constituer cette force qui a eu raison de Laurent Gbagbo et de sa majorité présidentielle. Mais à l’exercice du pouvoir, Ouattara, Bédié et Soro ont eu des divergences d’opinions, qui ont finalement fait s’effriter leur alliance.
Aussi, dans cette recomposition du paysage politique, de nouvelles alliances sont en passe de se former en vue de la présidentielle de 2020. En meeting de clôture de sa tournée à Katiola, Guillaume Soro a déploré le fait que le régime Ouattara traite Bédié d’Ivoiritaire. Et pourtant, c’est ce dernier qui a apporté son soutien pour l’élection (2010) et la réélection (2015) d’Alassane Ouattara à la Magistrature suprême.
Face à ce qu’il qualifie d’ingratitude de la part des tenants du pouvoir, Guillaume Soro à une seule idée en tête. « Moi aussi, j’irai voir Bédié pour devenir président », a-t-il avoué.
Et Yéo Baba, pro-Soro, de renchérir en appuyant la position de son mentor : « Nous pensons que le président Bédié s’est pour beaucoup sacrifié pour la Côte d’Ivoire. Le président Bédié, en homme rassembleur, a soutenu le président Ouattara qui est aujourd’hui chef de l’État. Et Guillaume Soro, qui a vu combien de fois le président Bédié a apporté son soutien à Alassane Ouattara et au RHDP qui malheureusement ne reconnaissent pas aujourd’hui tous ces sacrifices qu’il a faits, a décidé de lui être reconnaissant. »
Le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) apparaît ainsi pour la galaxie Soro comme un faiseur de rois.
Et si le président Bédié voulait jouer sa propre carte en 2020, bénéficiera-t-il du soutien des pro-Soro ?
Cependant, l’autre revers de la médaille que Soro devrait prendre en compte, c’est la volonté de ses anciens alliés du RHDP de le mettre hors d’état de nuire. A cet effet, l’ancien chef rebelle pourrait être transféré devant la Cour pénale internationale (CPI) par le pouvoir d’Abidjan pour répondre de ses responsabilités dans les massacres perpétrés par la rébellion, dont il a reclamé la parternité.
L’on apprend d’ailleurs que « le régime menace de remettre Soro à la CPI ». Même si cette éventualité n’est pour l’instant pas officielle, il n’en demeure pas moins que Soro Guillaume ait des soucis à se faire.