Mamadou Koulibaly est candidat déclaré à la présidentielle de 2020. Le fondateur de Liberté et démocratie pour la République (LIDER) est actuellement à la manœuvre pour occuper le fauteuil présidentiel. Dans cette course à la succession d’Alassane Ouattara, le transfuge du Front populaire ivoirien (FPI) propose sa solution pour éviter le scénario de la crise postélectorale de 2010.
Mamadou Koulibaly a une solution pour éviter une crise
Au cours d’une interview accordée au site sputniknews.com, Mamadou Koulibaly a livré son remède pour éviter une crise postélectorale en 2020. Le candidat investi de LIDER conseille de ne pas organiser des élections dans les mêmes conditions qu’en 2010. « Pour que tous ceux qui ont vécu la période de 2010-2011 gardent leur sérénité, il faut que l’on évite de faire les élections dans les mêmes conditions. À la présidentielle de 2010, il y avait notamment une mésentente autour de la Commission électorale indépendante, qui n’était pas du tout aux normes pour faire de bonnes élections », a confié l’ancien président de l’Assemblée nationale à notre confrère.
Mamadou Koulibaly propose aussi la « mise à jour de la liste électorale dans des conditions bien meilleures que cela n’a été le cas pour les élections de 2010 ». Pour lui, « si en 2010, il y a eu du grabuge, c’est aussi parce que la liste électorale n’était pas bien établie. Tous les jeunes n’avaient pas été recensés. Le recensement général de la population de 2014, qui a été très mal organisé et est truffé d’insuffisances, indique que les nationaux de 18 ans et plus, et donc qui peuvent voter, sont à peu près 10 millions ».
L’ex-ministre de Laurent Gbagbo estime que « si tous ceux qui doivent être sur la liste électorale le sont, que les réformes de la Commission électorale indépendante (Commission électorale indépendante, Ndlr) sont faites et que la commission est acceptée de tous, que le code électoral est revu, qu’aucun part politique n’est exclu du processus, que les forces de défense et de sécurité sont disciplinées pour n’être qu’au service de la nation, alors on peut espérer des élections au cours desquelles le vainqueur aura gagné et le vaincu aura perdu ». Mamadou Koulibaly insiste pour dire qu’il ne faut en aucun cas occulter l’une de ces conditions au risque de connaître un autre conflit.
La crise postélectorale de 2010 a officiellement fait 3 000 morts. Elle est née au lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Les deux candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, réclamaient la victoire. Le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) avait été déclarée vainqueur par la Commission électorale indépendante. Les résultats de la CEI étaient contestés par le Conseil constitutionnel, qui a finalement annoncé la victoire du candidat de La majorité présidentielle (LMP). Une crise armée entre les deux camps a endeuillé la Côte d’Ivoire. Elle a connu son épilogue le 11 avril 2011, avec l’arrestation de Laurent Gbagbo.