Le Parlement Ivoirien peine à rétablir la cohésion entre ses membres du fait du bras de fer engagé entre députés de l’opposition et leurs homologues du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), avec à leur tête Amadou Soumahoro, président de l’Institution.
La crise s’intensifie entre pouvoir et opposition au Parlement
Les députés de l’opposition et leurs homologues du pouvoir, chapeautés par le patron de l’hémicycle, se livrent une bataille sans précédent relative à la composition du Bureau du Parlement Ivoirien, un véritable point de discorde entre les deux parties. A l’unanimité, les groupes parlementaires Vox Populi, Rassemblement et PDI-RDA se sont décidés à boycotter ce jour, la seance plénière prévue ce lundi 20 mai 2019 et qui devrait décider de l’adoption du calendrier de la session ordinaire 2019.
« Le président Guikahué informe de ce que les 3 groupes Parlementaires (PDCI-RDA, Vox Populi et Rassemblement) seront absents à la plénière de ce jour compte tenu de l’attente des conclusions de la négociation de l’union Africaine », informe un communiqué dont la redaction d’Afriquesur 7 a reçu copie. Le malaise est donc profond au point de susciter l’intervention de l’Institution panafricaine dans la résolution de cette crise qui frappe de plein fouet l’hémicycle depuis l’avènement d’Amadou Soumahoro, successeur de Guillaume Soro, à la tête de la deuxième institution du pays.
A la vérité, Vox Populi, Rassemblement, et le PDCI-RDA qui revendiquent 37% des sièges de députés à l’hémicycle sont favorables à une repartition proportionnelle du nombre de sièges en fonction de la representativité de chaque formation politique au sein du Parlement. « Unis, nous représentons 37% du poids de l’assemblée donc nous revendiquons le ratio de siège qui nous revient. Ce n’est pas un don; nous ne quémandons pas, c’est un droit », avait revendiqué Guikahué, à la Permanence du groupe parlementaire Vox Populi, à Cocody.
Ces revendications rappelons-le ont été balayées du revers de la main par le Président Amadou Souahoro. Le chef du parlement est en effet accusé par ses mandants d’avoir préféré fait voter au forceps la composition du Bureau de l’Assemblée nationale, un organe pourtant hautement important dans le fonctionnement du Parlement. Ce malgré les interpellations et autres appels à la concertation lancées par l’opposition.
« Tous les actes qui sont posés à longueur de journée depuis la démission du président Guillaume Soro sont en violation constante avec notre Constitution, avait dénoncé l’honorable Célestine Olibé Trazéré, présidente du groupe parlementaire »Rassemblement ». Par ses agissements, ajoutera t-elle, Amadou Soumahoro est dans une volonté de nous ramener à une situation de chaos et de plonger les Ivoiriens encore dans la désolation.