A sa démission de la Présidence de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro se réjouissait de ne plus être astreint au devoir de réserve. L’ex-PAN ne cesse donc de faire des révélations à couper le souffle au fil de ses visites dans le nord.
Guillaume Soro règle ses comptes à ses anciens alliés
En tournée dans le nord, depuis une cinquantaine de jours, Guillaume Soro a fait le meeting de clôture, ce samedi 18 mai, à Katiola, sur la symbolique place Henri Konan Bédié de la ville. Devant la population de la région du Hambol venues en grand nombre et dans toutes ses composantes, le président du Comité politique (CP) n’a pas été du tout tendre avec ses anciens camarades du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Très remonté contre ses ex-alliés du pouvoir pour l’avoir contraint à quitter le « tabouret », le Député Ferkessédougou s’est résolu de se lancer à la conquête du « fauteuil ». Il a pour ce faire entrepris de rendre une visite de proximité aux populations Djimini, Djamala et Tagbana pour s’imprégner de leurs réalités et proposer des solutions appropriées.
Mais, dans sa propension à mettre à nu les travers des autorités actuelles, l’ancien chef rebelle s’est souvenu de l’isolement dans lequel il baignait au début de la rébellion en 2002. Rappelant les premières discussions avec le pouvoir de Laurent Gbagbo, sous l’égide de l’ancien président togolais Gnassingbé Eyadema, l’ex-patron des Forces nouvelles (FN) s’indigne d’une certaine ingratitude de plusieurs cadres du nord devenus, grâce à lui, ministres de la République.
« Le 19 septembre 2002, quand il a fallu trouver des personnes pour aller à Lomé, ceux dont on dit qu’ils sont cadres du nord et à qui on a demandé qu’ils se bombent la poitrine pour y aller là, il n’y en avait pas. Je suis allé à Lomé, et il n’y avait pas de civil avec moi ni de cadre politique avec nous. Il n’y avait que des militaires. J’étais avec Tuo Fozié et Chérif Ousmane », s’est-il souvenu.
Et pourtant, Soro Guillaume avait dit prendre les armes pour, dit-il, rétablir la justice en faveur des ressortissants du nord. Le candidat du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara, est par la suite devenu candidat, puis président de la République en Côte d’Ivoire.