Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ne parlent plus le même langage. Invité à Abidjan par son homologue ivoirien, le Président Ali Bongo pourrait tenter de réconcilier les anciens alliés de la majorité présidentielle.
Ali Bongo Ondimba annoncé à Abidjan
Les relations ivoiro-gabonaises remontent à plusieurs décennies en arrière. Les Présidents Félix Houphouët-Boigny et Omar Bongo Ondimba avaient fait de l’axe Abidjan-Libreville une trajectoire très empruntée dans les deux sens. C’est donc à juste titre que leurs héritiers ont maintenu cette amitié entre les deux Etats.
Aussi, toutes les fois qu’une crise survient dans l’un quelconque de ces pays, l’autre ne ménage aucun effort pour venir en pompier. C’est ainsi que lors de la crise postélectorale ivoirienne en 2010-2011, et celle survenue au Gabon en 2016, les autorités ivoiriennes et gabonaises se sont dépêchées à Abidjan ou à Libreville pour trouver une issue de sortie à la crise.
Pour la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, les inquiétudes sont vives eu égard au divorce entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. La question de l’alternance en faveur d’un militant actif du PDCI divise en effet les présidents du RHDP unifié et celui du parti septuagénaire.
Le président Ouattara a toutefois maintenu sa main tendue à son aîné, « Le Sphinx de Daoukro », pour qu’il rejoigne le Parti unifié, déléguant parfois même des émissaires auprès de lui pour le convaincre.
En visite au président gabonais, Ali Bongo Ondimba, le mercredi dernier, Alassane Ouattara lui a lancé cette invitation : « Je lui ai dit que nous sommes rassurés, que nous avions été inquiets, mais j’ai trouvé que le président a bien récupéré, est en bonne forme. Je lui ai dit qu’il est invité à venir en Côte d’Ivoire quand il aura décidé. »
Si le locataire du Palais de bord de mer de Libreville arrive effectivement à Abidjan, il ne serait donc pas exclu qu’il rende une visite au président Bédié, eu aux relations multidécénnales qu’ils entretiennent. Ce tête-à-tête pourrait par ailleurs être une tribune de négociations pour que ABO tente de rapprocher ADO et HKB.
Evitons toutefois de trop vite aller en besogne, car ce ne sont pour l’instant que des spéculations. Ne dit-on cependant pas que la politique est la saine appréciation des réalités du moment ?