Djiké Vincent, secrétaire général des ex-combattants Wê et ancien membre des Forces spéciales LIMA de Toulepleu ne veut pas d’un monument aux morts, comme proposé par l’ex première Dame Simone Gbagbo, en mémoire au »massacre perpétré » sur les populations autochtones de cette localité de la Côte d’Ivoire durant la crise post-électorale de 2010-2011.
« Monument aux morts en Pays Wê », un ex-milicien dit non à Simone Gbagbo
L’ex-milicien Wê, Djiké Vincent se dit radicalement opposé à la construction d’un monument aux morts comme préconisé par Simone Ehivet Gbagbo en reconnaissance au génocide Wê, lors de la célébration de la fête de la liberté du Front populaire ivoirien fin avril dernier. A en croire l’ancien milicien, la construction d’un tel monument n’aura d’autres effets que de reveiller la douleur de cette population »martyrisée », entre 2010 et 2011. « Nous ne voulons pas d’un monument aux morts à Duékoué. C’est une mauvaise inspiration. Qui veut réveiller la douleur de nos populations ? « , s’est-il intérrogé.
L’idéal pour le peuple Wê, selon Djiké Vincent, aurait été que l’épouse de Laurent Gbagbo propose au peuple Guéré des infrastructures de developpement plutôt qu’un momument qui contribuerait à reveiller les tensions. « Pourquoi c’est chez nous que Mme Gbagbo veut réaliser cela ? Les gens veulent réveiller les tensions chez nous à l’ouest. Ce n’est pas bon. On aurait applaudi des deux mains si elle avait annoncé la construction de routes, d’écoles, de centres de santé… mais un monument aux morts, Duékoué dit non. Le Cavally dit non. Le Guemon dit non. Tout le grand ouest dit non », a-t-il argué.
Le secrétaire général des anciens combattants Wê et ses camarades veulent se donner une nouvelle mision. Celle d’investir le terrain pour sensibiliser les populations sur la neccéssité de donner une nouvelle image au peuple Guéré. « Nous voulons dire à nos frères que les Wê ne sont pas des va-t-en-guerre. Il faut qu’on ait maintenant une autre image du peuple Wê. Nous sommes un peuple courageux. Nous avons plusieurs atouts. Essayons de les mettre en valeur plutôt que de compter sur la guerre. Nous voulons effacer cette période difficile », a-t-il expliqué à propos de cette mission. « Nous avons fait la guerre, poursuit-il. Nous savons ce que cela implique. Notre rôle est donc d’aller sur le terrain pour sensibiliser nos jeunes frères et leur demander de ne pas écouter les hommes politiques qui tirent un malin plaisir à nous voir souffrir », a-t-il indiqué, avant d’annoncer le lancement de l’opération : « 2020, zéro mort dans le grand ouest ».