La réforme de la CEI est acceptée par tous les acteurs politiques ivoiriens. La pomme de discorde provient cependant de la composition et des nouvelles attributions à assigner à l’organe électoral.
A la recherche d’une nouvelle CEI plus consensuelle
Le président Alassane Ouattara annonçait sa volonté de réformer la Commission électorale indépendante (CEI) avant la présidentielle de 2020. Loin d’être un simple vœu, c’est plutôt une nécessité, voire une exigence pour des élections dont les résultats sont acceptés de tous les acteurs politiques (pouvoir, opposition et société civile). Aussi, chacun y va de sa vision pour proposer la composition qui lui sied.
Sidiki Diakité, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a dévoilé les propositions du gouvernement ivoirien pour la nouvelle CEI. C’était le lundi dernier, lors des échanges avec le Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence Électorale (GPATE).
A en croire cette organisation, les autorités ivoiriennes proposent une commission centrale de la CEI composée de 14 membres (contre 17 actuellement), incluant des Représentants des Institutions de la République. Notamment la présidence de la République 1, le président de l’Assemblée nationale 1, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité 1, le Conseil supérieur de la magistrature 1, 2 représentants des Organisations religieuses, 2 Représentants des partis et groupements politiques au pouvoir, 2 représentants des partis et groupements politiques de l’opposition, 1 représentant du Barreau et 03 représentants des Organisations de la Société civile. Tous ces membres ont droit de vote et sont donc éligibles.
Mais cette proposition est d’ores et déjà rejetée par les partis d’opposition et la société civile, qui demande plutôt une CEI conforme à ce que la CADHP a décrite dans son arrêt. « Cette proposition gouvernementale favorisait le statut quo et était entièrement contraire à l’esprit et à la lettre de l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 18 novembre 2016 », s’est offusqué le GPATE/APDH, qui regrette par ailleurs que le gouvernement ait maintenu sa proposition.
Le débat sur la réforme de la CEI est donc loin d’être épuisé, eu égard aux visions antinomiques des acteurs politiques.