Aujourd’hui c’est jeudi, et Mamadou Koulibaly s’est à nouveau adressé à ses compatriotes ivoiriens. S’appuyant sur l’affrontement intercommunautaire survenu à Béoumi la veille, l’ancien Président de l’Assemblée nationale interpelle ses compatriotes sur les risques que court la Côte d’Ivoire à moins de 18 mois de l’élection présidentielle de 2020.
Les craintes de Mamadou Koulibaly pour 2020
Mercredi 15 mai, une banale altercation entre transporteurs baoulé et dioula s’est muée en conflit intercommunautaire dans la localité de Béoumi (centre). Le bilan partiel de ces affrontements fait état d’au moins un mort, plusieurs blessés par balles, dont le commissaire de police de ladite ville, ainsi que d’importants dégâts matériels. Pour Mamadou Koulibaly, le décor est planté pour un remake des évènements de la crise postélectorale de 2010-2011, ayant officiellement causé 3 000 morts.
A en croire le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider, opposition), le gouvernement ivoirien, feint d’ignorer jusque-là cette situation, qui présente pourtant des germes d’un mal plus profond. « Il est fait écho, depuis hier (mercredi, Ndlr), de violences entre les populations de Béoumi. Il n’y a que notre gouvernement qui ne soit pas informé, et puis officiellement, on n’a pas d’indications précises », s’est-il indigné, avant d’ajouter que cette situation découle du fait que les autorités ivoiriennes ont totalement laissé en friches le dossier de la réconciliation nationale.
Aussi, si l’on n’y prend garde, la Côte d’Ivoire pourrait plonger à nouveau dans les travers du passé, d’autant plus que les mêmes causes produisant les mêmes effets. Voilà pourquoi l’ancien ministre de l’Economie et des Finances préconise des actions concrètes en vue de parvenir à pacifier le pays.
Une totale implication des Ivoiriens, tous bords confondus, dans la mise à jour des listes électorales, la pression sur le gouvernement pour l’installation d’une Commission électorale indépendante (CEI), transparente et crédible pour des élections véritablement démocratiques. Il milite par ailleurs pour la formation d’une armée républicaine qui reste à équidistance des parties