La retraite politique d’Alassane Ouattara à la fin de son second mandat, en 2020, est quasiment acquise. Des cadres du RHDP unifié, notamment Daniel Kablan Duncan et Amadou Gon Coulibaly, s’activent donc pour lui succéder.
Duncan – Gon Coulibaly, qui pour succéder à Ouattara ?
Même si Alassane Ouattara continue de maintenir un certain mystère autour de sa volonté de passer la main après ses deux mandats à la tête de la Côte d’Ivoire, il n’en demeure pas moins qu’au sein de la majorité présidentielle, une poignée d’initiés est au parfum de l’agenda du président ivoirien. Aussi, au sein de l’ex-RDR le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le ministre de la Défense Hamed Bakayoko et l’ancien Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro se livrent à une lutte de positionnement, cette lutte pourrait s’étendre à tout le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP unifié).
En effet, plusieurs élus et cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont lâché Henri Konan Bédié pour suivre Daniel Kablan Duncan dans le PDCI Renaissance, pro-RHDP. Pour ces pédécéistes, le Vice-président ivoirien est la personne indiquée, de par son expérience et ses choix politiques, pour accéder au fauteuil présidentiel après Alassane Ouattara. Même en l’absence de Bédié, ils tiennent à une alternance en faveur d’un cadre du PDCI après le soutien à l’élection et à la réélection du président Ouattara.
Et pourtant, la balance semble peser en faveur du Chef du gouvernement Amadou Gon Coulibaly. À mesure que la présidentielle de 2020 approche, le bras-droit d’Alassane Ouattara se positionne de plus en plus comme son successeur naturel. La récente délégation du pouvoir du Chef de l’État à son Premier ministre pour présider la célébration de la fête du Travail, le 1er mai dernier, est une parfaite illustration de ce que le descendant des Gon Coulibaly rafle la faveur des pronostics. Il est par ailleurs celui qui conduit la politique de développement du pays.
Aussi, Clément Adjouroufou, un proche de Duncan, s’offusque contre le positionnement du PM au détriment de son mentor : « Cette option risque de mettre en mal la cohésion au sein du RHDP et crédibilisera tout le discours du président Bédié : faire passer ADO pour un ingrat et le Rhdp comme un RDR bis, car la succession du président sortant est dévolue au vice-président en fonction ».
Autant dire que la lutte au sein du RHDP unifié s’annonce beaucoup plus corsée qu’il ne le paraît actuellement.