L’ancien Ministre des Mines et de l’Energie sous Laurent Gbagbo, Augustin Komoé, s’est confié à afrique-sur7 au lendemain de la fête de la liberté du Front populaire ivoirien (FPI) tendance Affi N’Guessan, qui s’est tenue le week-end dernier à Adzopé. Dans ce bref entretien accordé à votre site préféré, l’actuel vice-président du FPI chargé de la veille stratégique, dresse un bilan on ne peut plus flatteur de cette célébration et réitère son souhaite de voir le FPI se reconstruire avec Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan réconciliés. Entretien.
Quel bilan pouvez-vous faire de la fête de la liberté célébrée récemment à Adzopé?
Le bilan de l’édition 2019 de la fête de la liberté est largement positif tant au plan de la mobilisation que du signal envoyé aux différentes cibles à l’occasion de cette célébration. En ce qui concerne la mobilisation, je pense qu’à moins d’être de mauvaise foi, on doit reconnaître que le FPI a fait une belle démonstration de force à Adzopé ce samedi 4 mai 2019. Les images et vidéos ainsi que les témoignages des spécialistes de la communication et autres blogueurs en attestent. L’autre aspect positif du rassemblement d’Adzopé est incontestablement le message envoyé aussi bien à nos militants et sympathisants qu’au pouvoir en place sur notre détermination à reconquérir le pouvoir d’Etat en 2020.
On pourrait se demander ce que peut-être l’avenir politique du président Affi N’Guessan après cette mobilisation? Peut-il rebondir? Que pèse-t-il en définitive? Gbagbo peut-il se passer d’Affi dans la reconstruction du FPI?
La question ne se pose pas en termes d’avenir politique du Président Affi, ni de ce qu’il pèse, mais en termes de volonté et de capacité du FPI à relever les défis qui se présentent à lui en tant que parti de l’opposition. Evidemment, et je vous le concède, pour relever ces défis le FPI a besoin d’un leadership éprouvé et porteur d’une vision à la hauteur des attentes des populations ivoiriennes mais aussi des enjeux de la gouvernance mondiale. La mobilisation d’Adzopé comme celle de Yopougon en 2018, et aussi celle du quatrième Congrès ordinaire du FPI qui s’est tenu au mois de juillet de la même année situent l’opinion sur la capacité de résilience du Président Affi et du parti. Cela dit, seul Dieu sait quel avenir politique il lui réserve.
Quant à savoir si Gbagbo peut se passer d’Affi dans la reconstruction du FPI, je ne saurais vous répondre. Je ne vois d’ailleurs pas l’intérêt pour l’un de vouloir se passer de l’autre là où le bon sens commande le rassemblement de nos toutes nos forces pour affronter dans les meilleures conditions l’adversaire politique. Ce qui est attendu du Président Gbagbo par les militants et les Ivoiriens c’est de jouer ouvertement sa partition dans l’œuvre de reconstruction du FPI sans frapper d’ostracisme qui que ce soit.
Ne serait-il pas plus qu’important que les deux tendances du FPI s’unissent s’ils espèrent encore reconquérir le pouvoir?
J’ai déjà répondu en partie à cette préoccupation. Les deux tendances du FPI doivent s’unir pour accroître nos chances de reconquérir le pouvoir. C’est une logique à la fois arithmétique et politique. Nous sommes porteurs de cette vision des choses. C’est pourquoi le Président Affi et les membres de la direction du parti n’ont de cesse d’appeler à l’unité depuis l’avènement de la dissidence au sein du parti en 2014. Nous sommes prêts à tous les sacrifices pour que cette unité se réalise dans l’intérêt des militants et des populations qui aspirent au changement.
Que pensez-vous de l’audience accordée par Laurent Gbagbo à une délégation du PDCI-RDA envoyée par Bédié alors que Pascal Affi N’Guessan n’a jusque là, pas encore été reçu?
Il y a un temps pour toute chose. Le temps pour le Président Gbagbo de recevoir le Président Affi n’est plus loin. C’est cette rencontre avec Affi attendue par tous qui va boucler la série et rassurer les Ivoiriens sur la capacité du FPI de privilégier l’intérêt général au détriment des questions de moindre importance.
La démarche du PDCI en direction de Gbagbo répond à une nécessité: celle de créer les meilleures conditions pour les jouxtes électorales de 2020. L’unité du FPI déjà engagée dans la plateforme avec le Président Affi serait un atout majeur dans la bataille contre le RHDP. L’objectif du PDCI c’est d’avoir un allié disposant de toutes ses capacités opérationnelles pour engager le processus du changement en 2020.