Henri Konan Bédié a envoyé une délégation de son parti à Bruxelles pour rencontrer Laurent Gbagbo. Dans le communiqué final sanctionnant cette rencontre, le PDCI reconnaît formellement l’ancien président ivoirien comme le président du FPI.
Laurent Gbagbo, le maître incontesté du FPI ?
Le Front populaire ivoirien (FPI) traverse une zone de turbulences ces dernières années. Après la perte du pouvoir en 2011, le parti des Réfondateurs s’est cassé en deux. La tendance modérée dirigée par l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, et celle radicale dite « Gbagbo ou rien » pise en main par le fondateur du parti lui-même.
Henri Konan Bédié, dans sa volonté de créer une nouvelle plateforme non idéologique de l’opposition, avait rencontré le Député de Moronou, ainsi que d’autres partis politiques, pour fonder l’alliance patriotique. Espérant se rapprocher de la tendance dirigée par Laurent Gbagbo.
La rencontre manquée de mars dernier entre Gbagbo et Affi N’Guessan a cependant renforcé le fossé entre les deux tendances. Au FPI, Affi N’Guessan bénéficie certes de la légalité, mais c’est le camp Gbagbo qui jouit de la légitimité auprès de la majorité des militants.
Aussi, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a purement et simplement choisi son camp. Le parti dirigé par Bédié a non seulement boycotté la fête de la liberté organisée par Affi N’Guessan à Adzopé, les 3 et 4 mai 2019. Mais plus encore, le Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI-RDA, a conduit, ce mardi 7 mai, une délégation dans la capitale belge pour rencontrer l’ancien détenu de la prison de Scheveningen.
Les premières lignes du communiqué afférent à cette rencontre sont très éloquentes. « Rencontre entre la délégation du PDCI-RDA mandatée par le Président Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA et le Président Laurent GBAGBO, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI) », peut-on lire.
Cette reconnaissance de l’opposant historique comme président du FPI pourrait avoir son pesant d’or dans la recomposition du paysage politique ivoirien.
S’aventure-t-on vers une alliance PDCI-FPI pour la présidentielle de 2020 ?