La formation du bureau de l’Assemblée nationale constitue une véritable pomme de discorde entre pouvoir et opposition. Après la vive protestation, la semaine dernière, des Députés de l’opposition, c’est au tour de ceux proches du RHDP unifié d’apporter leur soutien à Amadou Soumahoro.
Empoignades entre Députés à l’ Assemblée nationale
Environ deux mois après son élection à la présidence de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro peine à former son bureau. Et pourtant, conformément à l’article 8 du règlement de l’Institution, l’élection du premier bureau doit être organisée « dans les trente jours qui suivent l’élection du président de l’Assemblée nationale ».
Ce retard de calendrier est dû au fait que les Députés de l’opposition ( PDCI-RDA, Rassemblement pro-Soro et Vox de Populi) exigent une représentation des différents groupes parlementaires au sein de ce bureau en fonction du poids de chacun. Certains Députés sont allés jusqu’à accuser Amadou Soumahoro, le successeur de Guillaume Soro, de violer « constamment la Constitution par ses agissements tendant à ramener à une situation de chaos et de plonger les Ivoiriens encore dans la désolation ».
La réaction des Députés RHDP ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué dont copie nous est parvenue, l’Honorable Sidibé Abdoulaye, au nom des Parlementaires issus de la majorité, a apporté une cinglante réplique à leurs collègues de l’opposition.
Des Députés du RHDP démontent ceux de l’opposition
De quoi s’agit-il ? L’article 8 de notre Règlement qui fixe les périodes pour la composition du Bureau distingue bien le premier Bureau de l’Assemblée nationale, qui est mis en place en début de législature après l’élection du Président, et les autres Bureaux qui procèdent du renouvellement de ce premier Bureau. Ainsi, le premier Bureau de la législature doit être mis en place dans les 30 jours qui suivent l’élection du Président de l’Assemblée nationale. Ce Bureau a déjà été mis en place. Il a été voté le 5 avril 2017 après l’élection du Président Soro Guillaume, qui a eu lieu le lundi 9 janvier 2017, soit près de 90 jours après. C’est justement ce temps anormalement long qui a conduit à la fixation du délai de 30 jours pour la constitution du prima Bureau à l’occasion de la modification de notre Règlement.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’au stade où nous sommes, il ne s’agit plus de constituer ce premier Bureau. Ce premier Bureau n’a jamais été dissout, nonobstant le changement de Président. C’est d’ailleurs ce Bureau qui a accompagné le Président par intérim pour l’élection du nouveau Président. Nous signalons que ce même Bureau continue encore d’exister et a même tenu une réunion sous la présidence du Président Amadou Soumahoro, et que ses membres continuent, à ce jour, de bénéficier des privilèges et avantages attachés à leur qualité de membre du Bureau.
(…) Nous notons que le Règlement de notre Assemblée nationale dispose en son article 6 que le Bureau doit être le reflet de la configuration politique de l’Assemblée nationale sans aucune précision sur les modalités d’application de ce principe. Le Règlement prévoit, à la suite de l’affirmation de ce principe, des consultations avec les groupes parlementaires et des élections. Ce sont donc pour nous les seuls mécanismes permettant d’appliquer ce principe.
(…) La question qui se pose tout de suite est de savoir pourquoi ce groupe n’a pas bénéficié de ces places de choix dans les bureaux antérieurs, alors qu’il existait déjà ? Le faire serait, d’ailleurs, une preuve supplémentaire que le calcul arithmétique de proportion tant réclamé ne prévaut pas dans la constitution du Bureau.
(…) L’élection du Président Amadou Soumahoro est légale et réglementaire. Il est un Président légitime et non pas un Président entre guillemets à qui on réclame, tout de même des postes. Il convient de le reconnaitre et instaurer ainsi, un cadre plus serein pour les négociations afin de donner toutes les chances à la paix et à la cohésion dans l’Institution.