Alors que les discussions ont été entamées entre le gouvernement et les partis d’opposition pour la réforme de la CEI, Alain Dogou, vice-président de l’institution a accordé une interview dans laquelle il pointe les véritables auteurs des fraudes électorales en Côte d’Ivoire.
Fraudes électorales, Alain Dogou accuse candidats et électeurs
Gouvernement, partis d’opposition, société civile, tous s’accordent pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Les parties prenantes ont cependant du mal à accorder leurs violons quant à la mise en oeuvre des recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Et pourtant, la quasi-totalité des élections organisées depuis 2010 par l’équipe de Youssouf Bakayoko a été émaillée de violences avec des soupçons de fraudes par endroit.
Alain Dogou, membre du FPI pro-Affi N’Guessan, par ailleurs Vice-président de la CEI, a néanmoins relativisé les choses en pointant un doigt accusateur sur les candidats et les potentiels électeurs qui organisent, selon lui, la fraude électorale. « Lorsque, le jour du scrutin, dans les contrôles de routine, des forces de l’ordre saisissent dans certaines localités, des machettes et couteaux sur des électeurs potentiels ou des partisans d’un candidat : à qui profite le crime ? La question fondamentale que je pose à ceux qui parlent de morts autour des scrutins : qui des Politiques ou de la CEI sont à l’origine des violences électorales ? » s’est-il interrogé, avant de marteler : « Les fraudeurs se retrouvent parmi les candidats et les électeurs. »
Le collaborateur de Youssouf Bakayoko précise d’ailleurs que « la CEI qui n’a aucune compétence en matière de sécurité n’a donc aucune responsabilité dans les violences au cours des scrutins », sans toutefois oublier de mentionner que dans ses attributions, la CEI se doit d’assurer « la garantie sur tout le territoire national et à tous les électeurs, du droit et de la liberté de vote ». Elle sollicite pour ce faire le gouvernement pour le déploiement des agents des forces de l’ordre pour la sécurisation du scrutin.
Les discussions ont certes été engagées entre les acteurs politiques ivoiriens pour la réforme de la CEI. Mais pour l’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo, il s’agit plutôt d’éduquer les citoyens au civisme afin que chacun soit plus responsable dans les opérations de vote.
Qu’à cela ne tienne. Alain Dogou tente tant bien que mal de blanchir la CEI quant aux différentes fraudes électorales observées ces derniers temps en Côte d’Ivoire. Mais lorsqu’au cours d’une élection, il y a plus de votants que d’inscrits sur les listes électorales, si les représentants d’un candidat sont empêchés de signer le procès-verbal (PV) d’un bureau de vote, si des personnes non autorisées votent à la place d’autres électeurs, si des représentants des partis politiques au sein de la CEI tentent de manipuler les résultats des scrutins en leur faveur… à qui impute-t-on ces dysfonctionnements ?