Plus d’un mois après l’élection du nouveau président de l’ Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro, suite à la démission de Guillaume Soro, le bureau de l’institution n’a toujours pas été composé. Une situation qui agace l’opposition et ralentit certaines réformes gouvernementales.
Blocages à l’ Assemblée nationale après l’élection d’Amadou Soumahoro
Plus d’un mois après son élection à la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro rencontre déjà d’énormes difficultés. Ce dernier n’a toujours pas composé le bureau de l’Institution, alors que cela aurait dû être fait au plus tard le 7 avril 2019, conformément à l’article 8 du règlement de la chambre basse du Parlement, qui stipule que l’élection du premier bureau doit être organisée « dans les trente jours qui suivent l’élection du président de l’Assemblée nationale ».
Selon Jeune Afrique, le nombre de postes à occuper par chaque groupe parlementaire serait à l’origine du blocage. « La question est d’autant plus épineuse pour Amadou Soumahoro que les députés issus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié) annoncés au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP du président Alassane Ouattara), ainsi que ceux de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI du ministre Albert Toikeusse Mabri) n’ont, pour la plupart, pas encore officiellement démissionné de leurs groupes parlementaires originels », rapporte le média panafricain, qui ajoute que le nombre de 164 sur les 255 députés du futur groupe parlementaire RHDP revendiqué par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly ne semble pas totalement acquis.
Bureau de l’ Assemblée nationale, l’opposition s’impatiente.
Exaspérés par la longue attente de la formation du bureau de l’Assemblée, les membres de l’opposition se permettent même de faire des propositions à Amadou Soumahoro. « Il faut que tous les groupes parlementaires soient représentés dans le bureau en fonction de leur poids. Le Pdci avait 89 députés, on avait 4 vice-présidents, 4 secrétaires et un questeur parce qu’on applique un ratio. C’est simple, on divise le nombre de députés par le nombre de sièges, ce qui donne un ratio et le poids de chaque groupe parlementaire », a précisé Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI et président du groupe parlementaire du même nom.
Pour sa part, Célestine Olibé Trazéré, présidente du futur groupe parlementaire du Rassemblement composé de députés pro-Soro, soupçonne Soumahoro de chercher à gagner du temps, dans le but d’imposer un bureau de son choix.
« Tous les actes qui sont posés à longueur de journée depuis la démission du président Guillaume Soro sont en violation constante avec notre Constitution. Par ses agissements, Amadou Soumahoro est dans une volonté de nous ramener à une situation de chaos et de plonger les Ivoiriens encore dans la désolation », a-t-elle ajouté.