Blaise Compaoré a adressé une lettre à Roch Kaboré, actuel président du Burkina Faso. Dans cette note datée du 29 mars 2019, l’ex-chef d’Etat burkinabè se dit prêt à apporter son aide à son pays pour la résolution des problèmes sécuritaires auxquels il est confronté. La lettre de l’ancien pensionnaire de l’école primaire de Guilongou (Ziniaré, département du Burkina) est diversement interprétée par la classe politique.
Blaise Compaoré écrit au pouvoir, l’opposition s’agite
Dans une correspondance privée adressée à son successeur Roch Marc Christian Kaboré, Blaise Compaoré a affirmé toute sa disponibilité à être auprès de son pays dans les moments difficiles qu’il traverse. L’ancien homme fort de Ouagadougou tend ainsi la main à l’actuel président burkinabè qui l’avait pourtant accusé de complicité avec les djihadistes. A la réception de ladite missive, le président de la République a pris acte de la démarche de son prédécesseur.
Le communiqué émanant de la présidence en dit un peu plus sur le contenu de la lettre. En effet, précise-t-il, l’ancien président présente ses condoléances aux familles éplorées après les attaques terroristes et meurtrières que connaît le Burkina Faso depuis 2016. Tout en exprimant sa solidarité au peuple burkinabè, l’ancien compagnon de feu Thomas Sankara a salué le courage, le dévouement et la détermination des forces de défense et de sécurité. L’on apprend également que Blaise Compaoré a appelé à la réconciliation de ses concitoyens.
La classe politique, notamment l’opposition, demande à voir un peu plus clair dans la correspondance de l’ex-médiateur de la crise ivoirienne.
« Certains grimpent vers la réconciliation nationale parce que cet acte tombe au moment où le président Kaboré lui-même envisage d’ouvrir un dialogue politique. Et nous, nous disons que le dialogue politique qui est envisagé pour les 27 et 28 avril doit très vite se transformer en dialogue national « , a confié Ablassé Ouedraogo, leader de la CODER à nos confrères de RFI.
Au cours d’un point de presse, ce mardi 16 avril 2019, des opposants, dont Alphonse Marie Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (URD/MS) et Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS) ont affirmé que « cette lettre est la preuve que, contrairement à la propagande hypocrite dont se sert le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch et Blaise continuent de communiquer ». Ils ont exigé que le contenu de la lettre soit rendu public.
« Et puisque leur dernière conversation concerne la sécurité de tous les Burkinabè, l’opposition invite les deux parties à rendre publique l’intégralité de la correspondance », ont-ils exigé.